Toulousain, Beach Scvm évolue en trio. Il impose -et on l’accepte avec joie- une pop-surf de nature à chasser les tracas, balancer des mélodies chatoyantes, parfois acidulées et de ce fait, réjouir tout son monde. Sand Club est son nouvel EP, il regorge d’airs prenants, d’énergie rock impétueuse. Les sudistes, de par leurs sons et textes, ont pour objectif de balayer la morosité, de remettre au goût du jour l’humeur joviale, l’été et sa chaleur qu’ici, on retrouve déclinée avec agilité. Les gars sont de plus dans le DIY, derrière leurs allures faussement naïfs se tapit un foutu sens de ma mélodie. Leurs morceaux, de véritables odes à l’optimisme, s’incrustent directement dans les caboches. Leur tactique? Mettre des bobs à la con, s’affaler dans des canards gonflables dignes de celui de ma petite soeur (que je n’ai pas) et, comme à la parade, trousser cinq plages (facile..) imparables, qu’ils arrosent de Chantilly pop telle celle que très certainement, ils claquent sur leurs gaufres au chocolat qui leur dégoulinent sur le slip de bain (fluo, assurément). Je me moque, je me moque mais ces mecs-là, quand il s’agit d’empiler les sorties et morceaux dont on s’entichera, n’ont besoin de personne. Et surtout pas de mes mauvais mots très amicaux.
Alors c’est parti, le farniente s’amorce au son d’un Waking up aux choeurs savoureux, qui file et séduit mélodiquement. Ceci sans oublier que les guitares, ça sert aussi à faire parler la poudre. « Ouhh…haa…ouhh…haa », je tombe sous le charme. De trois mecs, c’est du propre! Bon, il s’agit de séduction musicale, rassurez-vous. Mais les filles aussi, si elles passent à l’écoute, danseront tout ce qu’elles ont. Turquoise, entre beauté pop et incrustes surf délicates, entre allant et passages aériens, franchit la vague et vire son bikini. Sans forcer. On en choperait une Heart attack, tellement c’est beau et entrainant. Ca tombe d’ailleurs bien, c’est le nom du troisième titre. Une pépite rapide, au refrain tellement insistant que là encore, on se le carre près du coeur tout en le braillant ardemment. La batterie matraque, la chanson pétille et frétille: impossible de rester de marbre.
Ils le savent bien, ils sont d’ailleurs en train de réussir dans leur mission fédératrice et « motivatrice ». Avec des morceaux de cette trempe, c’est presque de la tricherie. Et pourtant, aucune entourloupe: quand on est doué, c’est plus aisé. Pool friends, qui nous ressert des choeurs étoilés, nous fait plonger. En parlant d’étoiles, Beach Scvm en mérite bien quatre, comme les meilleurs hôtels (de bord de mer). Dans l’intervalle, je me suis d’ailleurs rendu compte que leurs sorties antérieures étaient un peu du même sable, fin et chaleureux, mais traversé par des flux et reflux irrésistibles. Ca signifie donc qu’on ne peut résister et Rainy day, ultime trâlée speedée d’un Sand Club où tout un chacun se doit de prendre son carton d’adhésion, assène la dernière tapette pop-rock-surf décisive. Une fois de plus donc, on trouve sur notre territoire de quoi optimiser l’espoir. Celui de voir, à l’heure où les groupes de valeur pleuvent et cartonnent, la France faire référence.
Avec ces trublions from Toulouse, en tout cas, on est loin de faire dans la loose. Sand Club, dans la lignée de sorties louables, nous offre la découverte (une de plus, serai-je tenté de dire) d’un groupe à suivre de très près, aux capacités mastoc et aux chansons synonymes d’enchantement définitif.