Valse Noot, c’est un quatuor brestois raz de marée qui nous sert une noise encore fumante, à la folie vocale façon David Yow, agrémentée de synthés bien placés. Ce Utter contempt est la troisième sortie de l’équipe, constituée de David Vrignaud (Guitar), Vincent Leroy (Drums), Florian Prigent (Bass) et David Bougaran (Voice & keyboards). On s’annonce Friable, pourtant, quand débute l’album. Que nenni, c’est du béton! Le pavé est éructé, puissant et doté d’un groove qui n’est pas sans rappeler Girls Against Boys. On y passe d’élans lourdauds, bien foutus, à des courses direction le mur. Le frontman « gueule grave », il gratifie ainsi le tout d’une louchée supplémentaire d’impact inendiguable. Nous voilà à fréquenter, pour le frétillement de nos sens (auditifs notamment), une clique de Bretons qui ont miné le terrain. Angst fait tout péter, trépidant, sur à peine plus de deux minutes. C’est la culbute, Fearing neither God nor man défouraille pareillement et fait montre de la même versatilité rythmique. Il crache du feu, des sons enflammés et sans courbettes. Le tout, malgré l’option directe prévalente, est dansable, d’un groove wild et récurrent.
Comme quoi, faire dans l’impact n’empêche pas de faire remuer les gambettes. Utter contempt, s’il compte tout juste sept titres, fait la différence par son dynamisme jamais figé et l’étendue de chacun de ses morceaux. On y trouve des sonorités addictives (le début de Hereditary, entre autres), les synthés étayent l’opus de manière éparse mais notoire. Ici ils soutiennent un encart aérien, bienvenu. Valse Noot fait les bons choix, il ne peut se résumer à ses seuls atours frontaux. Loin de là.
Sur ce Hereditary, on louvoie sur plus de six minutes, à l’envi. L’intensité, la tension, retenue ou débridée, sont de mise. Dans les voix, on n’a pas le choix: dans la constance, on déverse de l’éructé. Story of a decadence, à la suite d’une intro noisy-drone, trace avec une vigueur punk qu’il saccade ensuite. Sa batterie matraque, il y a dans son décor des relents indus qu’un Killing Joke aurait approuvés. Tonnerre de Brest!, ce bazar est un bulldozer! Pigeonholed ne fait pas non plus dans la flanelle, mais son étoffe est de valeur. Caractériel et loin du superficiel, Valse Noot dérape et se rattrape, foudroyant. De Brest je connaissais Mnemotechnic et Maman Küsters, tous deux indispensables. Il s’agit, désormais, de cocher le nom de Valse Noot. Ses coups sont francs, il matraque mais se refuse à ne faire que bûcheronner. On a droit, pour le bouquet final, à un titre éponyme exaltant.
Utter contempt donc, en fin de course, marie colère et synthés à la lisière du guilleret. Une fois de plus, on entend un groove à la GVSB, passé au tamis Valse Noot. Il en résulte un livret de route personnel, façonné avec rage et maitrise, avec ce qu’il faut de modération pour bien faire passer la roquette. Un disque de haute qualité, qui sort de plus chez une flopée de labels aussi recommandables que lui.
Bandcamp Valse Noot / Bandcamp Ideal Crash / Bandcamp Vollmer Industries / Bandcamp Super Apes / Bandcamp French Wine Records / Bandcamp offoron rex records