Ces deux gars sont toulousains, je les connais depuis…ce soir. Je remercie au passage Christophe Feray, monsieur Atypeek Music, qui m’a envoyé leur dernier son en date. De l’indus, de la techno, des voix sans foi ni loi et une cuillerée de hardcore fusant, avec par dessus ça un sens de l’ambiance dirty pas pourri, président. Necessary violences est leur album; Mathieu: Vox, synth, programing, percs. et Xavier: Live drum y produisent un vacarme que le début dépaysant de Everyday Is A Simulation, le titre d’ouverture, dissimule avant que la furia ne prenne les commandes. Quoique. Furia, je ne sais pas. C’est plutôt une forme de vice sonore récurrent, à l’effet accentué par des boucles percutantes. Je ne sais pas pourquoi mais c’est net, je pense ici à Treponem Pal. Mais les synthés, en jouant des trucs façon NIN de Pretty hate machine, tendent à démontrer que les deux comparses concentrent leurs efforts sur un champ bien plus personnel qu’il n’y parait. On ne les fouettera pas pour ça, l’idée vaut l’approbation. Alone together, dans une EBMindus (je viens de l’inventer) tendue, ne me contredit d’ailleurs pas. Divine Automation, haché, lui emboitant le pas avec autant de puissance et de rafales soniques inqualifiables. On n’est pas là pour gazouiller, l’heure est visiblement à la rancoeur.
Blind arrive ensuite. Entre saccades et chant vicié, il pèse d’un poids conséquent. De partout, les incartades barrées fusent. On n’est jamais, sur ce disque, en terrain avenant. On breake un peu, puis les bruits acides déboulent en cascade. Coercion ne se montre pas plus complaisant. Haineux, il n’est pas plus classable. Sans être complètement démarqué, Moaan Exis déploie un arsenal marquant, suffisamment individuel pour ne pas souffrir du rapprochement avec ses sources. Le titre éponyme, tel un Reznor à l’indus groovy électroïsé, le confirme. Une fois de plus, la pluie de sons s’abat sur l’assistance. Les boucles et motifs arrivent à leurs fins: déranger, s’abattre sans douceur sur un auditoire qui plie l’échine. L’écoute peut éprouver, mais elle génère avant toute chose un plaisir pervers, une jouissance auditive extrême. Vocalement, la tension ne retombe jamais. Love witches la couple à des flux de bruits indus déroutants. Accrochez-vous, comme dit plus haut le registre ne s’adresse pas au midinettes. On peut légitimement, après deux ou trois giclées nourries, ressentir le besoin de souffler un peu. Ou, même, de viguer vers d’autres cieux.
Si le tempo, parfois, se « découpe », celui de Divine Automation rmx by Electronic Substance Abuse est lui plutôt direct. Sans faire sa révolution -elle s’émancipe, certes, mais doit continuer à s’affirmer et se démarquer-, la paire étale d’ores et déjà des aptitudes qu’on ne peut nier. Une visite sur son site m’apprend par ailleurs qu’elle n’en est pas à ses balbutiements. Implantée, elle ne demande qu’à réitérer ses assauts, qui trouveront sans nul doute un parterre de suiveurs convertis à l’impact sonore du projet.