Après un premier EP attrayant, ouvert bien que de base prétendument post-punk, l’ex-strasbourgeois devenu parisien, Matthieu Hubrecht, répond aux questions du webzine…
1) Tout d’abord d’où vient ce nom de MHUD, où plutôt pourquoi cette référence à ton patronyme ? Je n’ai jamais réussi à lui attribuer une quelconque signification (et pourtant, j’ai de l’imagination)…avant de me rendre compte qu’il s’agissait d’un « résumé » de ton nom !
En fait il n’y a pas de signification, je cherchais un nom qui ne fasse référence à rien en particulier. Je trouvais juste que ça sonnait bien et visuellement, ça me plaisait. Des lettres se rapprochent de mon nom mais ce n’était pas spécialement voulu.
2) Comment t’es-tu mis à façonner du son et pourquoi, d’emblée, ce son très pluriel stylistiquement, impossible à réellement catégoriser ?
Je passe beaucoup de temps à chercher et créer des sons sur mes synthés, guitares, basses, voix…et à mélanger tout ça. C’est une de mes passions, ça me sert après instinctivement en studio. Et puis je ne suis pas fan d’un seul style de musique, suivant mon humeur et mes envies je vais écouter du funk, du rock, new wave, trip hop, du jazz, blues…si ça ressort dans mes chansons tant mieux mais ce n’est pas un but en soi.
3) Tu sembles désireux de créer ta propre sphère sonore, le fais-tu en réaction au « creux » qui caractérise la plupart des productions musicales actuelles ou est-ce plus directement individuel?
Je fais de la musique et j’écris pour aller au bout de moi-même ; ce qu’il se passe autour, je n’en tiens pas vraiment compte au moment où je le fais. Je ne suis pas spécialement désireux de créer ma sphère sonore c’est plutôt ma manière de fonctionner et le processus que ça engendre qui amènerait ça.
4) Qu’abordes-tu textuellement ? J’ai lu que tu t’intéressais par exemple à la peinture, est-ce que ça vient nourrir ton écriture ?
Je me sens plus proche de certains peintres ou écrivains, dans la démarche artistique, que d’artistes venant de la musique. Sinon, disons que pour moi le bonheur s’envisage à 2-3 cm au-dessus du sol de manière assez constante, pour les personnes qui l’entrevoient beaucoup plus haut mes paroles peuvent être dures à entendre ; et en général je donne différents angles de vues à une situation donnée dans une même chanson, voire dans une même phrase.
5) Ton album éponyme date de juin 2020, quel regard portes-tu sur ce disque quelques mois après sa sortie ? Quel fut ton ressenti à l’heure de sa parution ?
Il est sorti de chez moi, est tombé dans certaines oreilles et y est resté accroché. Ca a été un gros combat d’arriver à le sortir mais ça en valait la peine : la première pierre de l’univers MHUD a été posée.
6) Avec qui as-tu travaillé pour les besoins de l’album? Comment sa « gestation » et son enregistrement se sont-ils déroulés ?
Je travaille les compositions en studio essentiellement avec Romain Dowska (réalisateur, ingé son). Je fais appel aussi à différents musiciens suivant les besoins des morceaux. J’écris des chansons un peu tout le temps et plusieurs traînent un certain temps dans mes cahiers avant que je ne me repenche dessus : ‘La fleur au fusil’ date par exemple de 2013 et a connu différentes versions, ‘Cheval de bataille’ est beaucoup plus récente et a été finalisée rapidement.
Le studio, c’est vraiment là où on finit de façonner les chansons : on se heurte à quelques imprévus, il y a des périodes de doute, et puis tout d’un coup on trouve (ou pas) le petit truc « qui fait que », et d’autres fois tout avance comme sur des roulettes ! C’est passionnant.
7) J’ai remarqué que sur ton site, tu citais des chroniques écrites à ton sujet ; ces retours ont une grande importance à tes yeux ?
Oui c’est important d’avoir le ressenti de personnes extérieures qui sont souvent des passionnés aussi : ça me donne encore d’autres angles de vue sur mes chansons, comment elles sont interprétées différemment et puis parler de ses propres chansons c’est un peu ‘space’ quand même.
8) Tu viens de Strasbourg, y as-tu des accointances avec des groupes ou structures locaux/régionaux ? Est-ce une ville où le rock prospère ?`
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Je ne suis pas spécialement proche d’autres groupes ou structures de Strasbourg ou alentours, mais pas plus ailleurs non plus. Je retourne fréquemment en Alsace et en général je reste plutôt dans le village d’où je viens, je ne suis pas vraiment bien placé pour répondre.
9) A t-il été dur, pour toi, de surmonter la période particulièrement difficile où l’opus est sorti ? Comment as-tu pu parer aux difficultés rencontrées ?
Dans ces cas-là, j’ai tendance à me mettre dans un état d’esprit qui est un peu comme quand on est sous une pluie battante et qu’on a accepté qu’on sera trempé…
10) Que prévois-tu une fois ce second confinement achevé ? Arrives-tu à te projeter un tant soit peu ?
Pour tout ce qui est concerts, c’est difficile d’envisager à l’heure actuelle, concrètement, les choses. J’ai 2 albums à enregistrer, je vais en profiter pour avancer avec Romain sur le prochain. J’espère pouvoir le sortir début 2022 et je sortirai sans doute entre temps un ou deux titres inédits.