Fratrie « from Toulouse » mais n’ayant nothing to lose, The Twin Souls, soit Martin et Guilhem Marcos, revient avec son second EP. Toujours rock, à nouveau franc du collier, dans un axe Black Keys/Raconteurs qui se la raconte pas (les frérots aiment, avant toute chose, jouer vrai et enflammer leurs cordes et peaux), ce II sonne dru et aligne cinq titres de nature à en gagner (des titres), le groupe ayant d’ailleurs d’ores et déjà été distingué par Rolling Stone, Rock & Folk, Guitar Part ou encore La Férarock. C’est donc le tour, ce jour, de Muzzart et Ch ch chewa, d’un rock dur ne dédaignant pas les mélodies, lui donne l’avantage en même temps qu’il lance la danse pogotée. Interchangeables, ici comme sur scène, les Marcos n’ont que faire d’éventuels atermoiements. Ils vivent et jouent rock: ici c’est compact, le refrain est à reprendre, simple et entêtant. Tenderly, de riffs puissants en rythme lourd, envoie…du lourd. Des choeurs le « poppisent », on n’est pas dupe: ces deux gaillards font preuve d’aptitudes qui, sur déjà deux eps donc, leur permettent de cracher du feu.
Le rythme, changeant, bastonne ou se fait plus pataud. Tout ça est bien en place, on peut voir venir sans frémir. From the left to the right, feeling funky et grattes une fois de plus dures comme du silex à l’appui, va gratouiller le dos de ses influences. Ces dernières n’ont qu’à bien se tenir, la relève a plus d’un tour dans son sac et plus d’un titre fort à faire valoir. Le son est de plus ajusté, le disque ayant été mixés et enregistrés au Studio Berduquet à Cénac (33), et masterisés outre-atlantique chez Third Man Records. Bill Skibble, chargé du mastering, y est d’ailleurs allé de son compliment à l’adresse des deux frangins.
Ceci étant dit, Hey hey prend des airs plus polis, mélodieux, sans perdre en valeur. On peut bien redescendre d’une petite marche dans l’impact sonore: ca ne fait rien, la qualité est préservée. The Twin Souls est de ceux qui, constamment, pondent des chansons sans failles. C’est le cas ici, bien entendu. Keep keep, porté par un blues-rock rugueux, s’acquittant de sa mission avec brio. Capable de tenir la dragée haute, sur cinq morceaux, à ses « sources », The Twin Souls torche un EP à écouter bien fort. Après sa réussite initiale, chroniquée dans ce zine, il confirme et n’entend pas dévier de son cap.
On approuve, la direction pour laquelle il a opté lui va comme un riff. II, qu’on espère voir suivi, à l’avenir, d’un album -Guilhem et Martin ont pour cela les qualités requises-, sonne juste et ne livre aucune faiblesse, à l’instar de ses deux auteurs dont on risque de réentendre parler très vite et en termes flatteurs.