Pour ce New signs of life qui est son deuxième album, Death Bells a quitté Sydney pour Los Angeles. C’est là son premier effort pour DAIS Records, label recommandable. D’emblée, on y profite d’un post-punk à la Interpol, appuyé (Two Thousand and Twenty), et des mélodies à prendre en compte garantissent la bonne tenue du Heavenly Bodies qui lance la première flèche, au chant grave et guitares incisives. Autour de Will Canning et Remy Veselis, les deux hommes à l’origine du projet, se trame un rock sombre et fiévreux. Le trio introductif est en ce sens une réussite au bel éclat, parfait par l’éponyme New signs of life. S’il se montre légèrement moins direct que les morceaux qui le précèdent, il s’inscrit dans la même veine enflammée. Prêt à empiler les chansons attrayantes, Death Bells valide ses bons débuts. Il opte très souvent, de plus, pour des formats tendus, ornés par quelques synthés. Web of Love les met en scène, sans surcharge. Peu d’infos émanent de la rondelle ou de son livret, mais le son plaide en faveur des néo-Américains.
Sans chambouler son créneau, Death Bells fait donc un boulot solide. Son énergie se communique, juteuse et débridée (The Sun That Shines Forever). Il ne se relâche pas, sa simplicité doublée d’une vigueur récurrente élève son rendu en toute occasion. Le genre, certes, est déjà investi: bon nombre de groupes s’y essayent. Mais Death Bells convainc, car il est rare qu’il ennuie l’auditeur. Ici, on ne décroche pas même une seconde. A Different Kind of Happy fait reluire, si on peut dire, ses mélopées, qu’un saxo à la Psychedelic Furs décore. Ca donne un petit côté 80’s pas désagréable et ça contribue, dans le même mouvement, à élargir le champ d’action de Death Bells.
Ca et là, des petites notes de synthé mettent de la beauté dans l’obscur. Alison les met en valeur, le penchant alerte inhérent au disque y est perpétué. Uni, trop diront certains -on est parfois au bord du « tout pareil » mais certains détails permettent de l’éviter-, New signs of life retentit une fois de plus avec Sacred et ses riffs secs, suivis de claviers polis. On en est maintenant sûr, aucune fausse note n’entachera l’ouvrage. A l’endroit où pléthore de formations baissent la garde, Death bells garde les poings serrés. Comme pour me faire mentir, Shot Down (Falling) clôt l’affaire sur un ton plus posé. On s’en moque, tout est à prendre et si rien de nouveau n’est créé, on tient là un album qui regorge d’allant et de qualité dans ses plages.
On est donc preneur, on sait de plus que chez DAIS Records, on est pointu et attaché à la qualité. Ca se vérifie sur ces neuf titres valeureux, à l’atmosphère dans laquelle on a envie de séjourner. Il n’en faut pas plus, il serait stupide de bouder le plaisir que procure l’écoute, à volume poussé, d’une série de morceaux sans défaut aucun.