Duo où siègent Jared Artaud et Brian MacFadyen, The Vacant Lots officie dans une veine entre électro, post-punk et une pincée de kraut. Le tout sous couvert de vocaux un brin flemmards, un peu à la Jim Reid. Interzone est le nouvel album des deux hommes, actifs depuis avril 2017 -sur le plan discographique- et un jet initial déjà valeureux. Endless rain, pour le coup, amorce un looping électro, céleste, puis vire psych-cold pour lancer la bataille de manière probante. Les mecs de Brooklyn usent de six-cordes qui acidulent des compositions à la qualité audible, dotés d’une douce sauvagerie. Into the depths recourt à des motifs électro qu’on pourrait trouver, par chez nous, chez les marseillais de Nasser. Ceux-ci s’inscrivent dans un ombrage vocal, une récurrence, qui font qu’on s’attache à l’opus. Ce dernier fend le ciel, mais sans trop de politesse. Ses sons fusent, impolis. Ses élans kraut le rendent, presque, magnétique. Rescue, grinçant, lâche un rock souterrain fort en riffs.
Fort d’un groove froid, The Vacant Lots parvient à accrocher. Il ne flanche pas, collectionne les morceaux qui se tiennent. Exit hausse le rythme, on est là dans un rock’n’roll serti aux sons dansants, plutôt offensif. Fracture, mélodique, présente une autre facette du projet, plus légère, aux limites de l’enjoué mais sans, c’est un bel atout, se délivrer de sa part d’ombre. Il y a du New Order dans ce morceau, de par ses teintes poppy que les guitares relèvent.
Payoff, ensuite, flirte avec l’exotique. Il fera danser les carcasses, entre dépaysement donc, sonorités à la LCD Soundsystem et voix songeuse. Station est un bel amalgame électro-rock, qui refuse cependant de se positionner franchement entre rock donc, électro, psyché et touches à la lisière, dans les synthés, des 80’s. Artaud et MacFadyen font, peut-être, du déjà entendu. Mais ils le font bien, outrepassant régulièrement le niveau d’un simple bon groupe, et trouvent au bout du compte leur identité. Party’s over, en toute fin de disque, se déroule paresseusement. Spatial et sensible, il clôture donc un Interzone où il fait bon errer. The Vacant Lots sort de chez Fuzz Club Records, ça explique en partie, avec ses qualités intrinsèques, la bonne tenue de son labeur dont l’écoute débouchera logiquement sur la découverte de ses efforts antérieurs.