Australien, Brat Farrar vient de Melbourne. Il a déjà sorti quelques disques, ce Adventures In The Skin Trade le voit exceller après une carrière au sein de Digger and The Pussycats dont il fut le leader. Entre punk (dans la vigueur renvoyée), rock (n’roll) et touches 80’s, il s’en sort remarquablement bien, appliquant une méthode redevable au DIY. Celle-ci a du bon, le titre éponyme déboule en pôle position, rageur et fort en riffs. Du rock dur, qui galope et tranche dans le granit. Et que Come back to you, tout aussi alerte et direct, valide pour nous donner le sentiment que sur ce disque, on s’en tiendra à du pur jus uniforme, peut-être, mais revigorant. Il n’en est rien, la diversité existe et My Kind Of Thing se situe à la fois dans les 80’s, reflets new-wave en prime, et dans la sphère cold-wave. Les synthés sont bien utilisés, placés où il le faut. Les morceaux se placent entre crachin rock et mélodies pop, tel l’excellent Big crash, et laissent à entendre une jolie voix. Belle surprise, Adventures in the skin trade fait ses preuves, s’il le fallait encore car à la lecture des différentes sorties du bonhomme, on se rend vite à l’évidence; dans cette mouvance solo, Brat Farrar est à sa place.
I’m not here, avec ses claviers mesurés et guitares rêches, lui donne du galon en plus. Il se montre de plus performant quand, frontal, il délivre des giclées sans tergiversations (I’m not like you où un solo court mais tranchant apparaît). Agréable, l’écoute s’opérera sans discontinuer. Ce qui est le signe, bien souvent, des disques addictifs.
Through it, aux airs de Jesus and Mary Chain sans les scories noisy, ne s’écarte pas du chemin. Just Because They Can met l’accent sur les 80’s dans leurs atours les plus vifs. Entre organique et synthétique, il s’impose de par sa simplicité et ses relents de reviens-y. Le refrain obsède, répété à l’envi. L’allant des chansons, leur énergie la plupart du temps sans filtre (Rose tattoo) font la différence. Nous sommes en présence d’un Brat qui fait, dans la durée, les choses avec brio. Right back at the start, au sein duquel chant sensible, abords new-wave et basse cold font chemin commun, adoucit l’album sans mièvrerie aucune.
Il m’aura même donné l’envie, ce Adventures In The Skin Trade, d’aller filer une oreille attentive à Appendices Vol 1. 2010 – 2019 (Outtakes, Demos and Lost Tracks), sorti lui en avril dernier. Grand bien me fasse, le recueil livre des essais captivants, lo-fi et…DIY évidemment, à la subtilité magnifique. Ceci dans une veine clairement plus posée, preuve de la capacité de l’artiste à aboutir ce qu’il fait sur tous les terrains possibles.