Auteur d’un album éponyme, en janvier dernier, taillé dans un post-punk d’époque remis au goût du jour comme il se doit, Lonely Walk « from Bordeaux » se produisait ce jeudi à l’Atelier Raymonde Rousselle, à Floirac. Celui-ci regroupe 20 résidents permanents aux pratiques variées, artistes et artisans. Il s’agit d’un lieu d’expérimentation, de travail et de convivialité. Depuis juin 2019 il abrite Cumulus, un espace culturel pluridisciplinaire ouvert au public lors d’événements ponctuels : concerts, expositions, soirées…
C’est donc ici que le live stream concert du quintet aquitain se tenait et on peut le dire: en dépit d’une formulé décriée par certains, ça fait le plus grand bien! Dans le noir d’un lieu précieux, nous eûmes droit à un florilège de morceaux cold, rentre-dedans (un Fake town galopant dont émerge l’ombre d’un Frustration) ou plus tempérés (Compulsive behaviour et sa basse, comme souvent, obsédante, ou un Look at yourself aux claviers un brin 80’s). Chez Lonely Walk, tout est à prendre et avec la vigueur rentrée du combo, en un terrain adapté à sa teneur froide, la preuve de son impact fut faite. Il y a du Rendez-Vous -le compliment n’est pas des moindres-, du Structures aussi, dans ce groupe à l’avancée sûre.
Passé une entrée en matière longuette, Absorb, si je ne m’abuse, lance solidement le set. Puis, sans faiblir, le répertoire accompli de la troupe fait le reste, avec en point d’orgue, et entre autres, un Red light tout bonnement fulgurant. « Pourquoi tu le faaiiis, aussi bien que ça? », lance Mickaël Appollinaire sur le dit titre. Le constat s’impose, Lonely Walk le fait en effet bien; son panel, de plus, est ouvert, divers dans les climats qu’il exhale. En attendant de se tester face à la foule, le leader et ses acolytes (Baptiste Averty aux synthés, Guillaume Cassagnol à la basse, Patch à la guitare, Étienne Redon à la batterie), unis, font front avec aplomb. A la situation, à l’épreuve du live « de transition ». En équipe cohérente, ils font valoir une série de compositions qui aiguiseront notre soif de « gigs ».
Les labels Permafrost, I Love Limoges et Kerviniou Recordz, co-impliqués dans la sortie du dernier disque en date, le Cumulus aussi, peuvent se réjouir. L’accompagné vaut bien des égards, la sortie du jour promet. A l’issue, ce live, on le revisionne tant il s’avère bienfaisant. La période y incite, on ira évidemment jeter une oreille attentive à ce merveilleux opus de gris, de noir et de blanc. TG, comme une bourrasque cold, conclut un live bien campé. De ruades sonores en effluves de machines qui parfois dépaysent, les gaillards s’y entendent. On les suit bien volontiers dans leurs embardées, certains de tenir en leur collectif une entité de choix. On leur donne…Rendez-Vous, (on y revient, encore..) dans le « vrai de vrai », impatients de les voir porter atteinte à la sérénité des assistances massées devant leurs trognes d’ irréductibles « coldeux ».