A quelques semaines d’un très abouti « Y », nouvel opus…repoussé puis encore repoussé, mais dont je peux vous assurer qu’il en convertira plus d’un, The Yokel répond aux questions de Muzzart.
• Je vous ai vus jouer en duo (Quai des Jeunes d’Amiens), ensuite en trio (Lune des Pirates, à Amiens), il y a environ 5 ans. Vous êtes maintenant huit ! Qu’est-ce qui explique cette évolution et comment gérez-vous, dans le fonctionnement du groupe, le fait d’être si nombreux ?
L’équipe s’est agrandie au fil des années. Tout s’est accéléré lors de la conception de notre premier album « Here comes the wild »en 2017. Nous voulions un album qui rassemble et qui réconforte. Quoi de mieux qu’un bon duo basse – batterie pour s’unir sur un rythme et de jolis instruments mélodiques pour sécher ses larmes ?
Nous essayons d’être le plus à l’écoute possible de chacun d’entre nous. Cela n’empêche pas certaines frustrations de temps en temps.
• A l’écoute de Y, nouvel opus destiné à sortir le 5 juin, j’entends du folk, bien sûr, mais très pluriel, jamais fermé. D’où vous vient cette richesse sonore ?
C’est aussi la force d’un groupe. Nous venons d’horizons différents avec nos propres sensibilités et aspirations. Nous sommes parfois surpris de la tournure que peut prendre un morceau pendant sa conception car nous restons ouverts à l’inattendu.
• Comment appréhendez-vous la sortie de ce y (complètement jubilatoire, je tiens à le souligner), finalement repoussée au 5 juin au lieu de la mi-mai ?
Nous l’appréhendons avec un peu de frustration, mais aussi beaucoup d’excitation. La période, que nous sommes en train de vivre, est très perturbante et affecte nos plans pour une durée indéterminée. C’est l’occasion d’apprendre la patience et le lâcher prise (ce n’est pas inutile) et de s’adapter, rectifier pour réécrire la suite autrement.
Concernant la sortie, elle repoussée une seconde fois. Après réflexion, l’album sortira à une date ultérieure plus propice que nous annoncerons bientôt. Faire un album coûte en investissement de temps et d’argent, avec l’équipe nous nous sommes dit que le sortir en juin aurait été du gâchis alors que notre large tournée d’été est reportée… Donc la frustration est très grande mais on fait au mieux avec les cartes que nous avons pour assurer une belle sortie d’album 🙂 Nous donnerons des nouvelles rapidement !
• Pourquoi, d’ailleurs, l’avoir titré d’une simple lettre ?
Une simple lettre pour plusieurs raisons.
Nous partageons beaucoup de choses entre Yokels : du temps, de la musique, des scènes et de nombreux moments, qu’ils soient agréables ou non. La vie selon nous. Cet album nous représente, il est The Yokel. Cette lettre, en anglais, se prononce comme le mot Why (Pourquoi). Pour ceux et celles qui s’intéressent aux paroles de nos chansons, pas besoin de dire que nous sommes du genre à nous poser pas mal de questions.
• Comment, par ailleurs, a t-il vu le jour ? Racontez-moi tout !:)
Pffiou. De la composition, des questions (encore), de l’arrangement, des enregistrements, des rires, des modifications, des compositions, des arrangements, des questions, de la patience, des questions, des enregistrements. Un an pour accoucher ensemble de notre beau bébé.
• Quelles sont les effets du confinement sur votre vie de groupe ? Pour beaucoup il est évident que ça coupe un peu l’élan…
J’ai l’impression que l’on souffre tous, plus ou moins, de cette situation. Ne plus avoir de répètes et de soirées ensemble est très difficile à accepter. Ne plus se défouler en concerts ou se marrer sur la route. La première fois que l’on se reverra tous, après le confinement, va sûrement être mémorable !
• Vous venez de Metz, il y a dans cette ville pas mal de groupes valeureux. Le Singe Blanc, par exemple et entre autres. Que vous a apporté le vivier local(structures, groupes etc) ?
Tout d’abord on a eu le plaisir de bosser avec Chapelier Fou (Louis Warynski) pour certains violons de notre premier album (Here comes the wild ), c’était une super expérience car on aime ce qu’il fait depuis super longtemps. Nous travaillons avec la Cité Musicale de Metz (anciennement Metz en Scene) ainsi que la salle de L’Autre Canal de Nancy qui nous a mis à disposition des heures de résidence pour préparer notre nouveau show sur Y. Mais aussi une date dans leur salle pour fêter la sortie de notre nouvel album. On a énormément de chance d’être soutenu par ces structures.
• Avez-vous, s’agissant de The Yokel, un plan de carrière précis, déjà pré-établi ? Vous projetez-vous un tant soit peu dans l’avenir (à-venir) ?
Pour le moment, on attend la sortie de l’album !!:) Même si des surprises sont prévues d’ici là ! Pour la suite, on espère faire beaucoup de scéne car c’est là que le groupe s’exprime le mieux, on aime tellement ça ! Donc le but pour le moment c’est de sortir cet album et pouvoir le défendre un maximum et le partager avec le public.
Suite à cela, on verra bien quelle trajectoire prendre. Pour l’instant tout le groupe n’attend qu’une seule chose : retrouver le public et faire la fête ensemble. Difficile de voir plus loin en cette période, mais on sait que les retrouvailles avec le public vont être complètement folles !
• J’ai aussi découvert, en recevant Y, le label #14 Records. Que pouvez-vous me dire de cette structure ?
Nous avons rencontré Joël et Marie du label #14 au début de l’année et qui malgré le court délai de sortie d’album annoncé au début, ils ont quand même fait le pari de bosser avec nous. C’est vraiment une super équipe, investie dans les projets qu’ils défendent. Ils sont vachement à notre écoute et nous aident vraiment à accompagner et à mettre en valeur la sortie de nos projets, c’est vraiment agréable de bosser avec eux. Ils travaillent aussi avec entre autres Claire Faravarjoo , Romor ou encore Backyard Folk Club.
On en profite aussi pour passer le bonjour à notre tourneur Thomas de Pandaroux qui fait vraiment un super taff, qui nous permet de faire vivre notre musique et qui nous fait évoluer. Ainsi qu’à Yann de La Tête de l’Artiste qui assure la promo comme un chef.
Encore une fois, on est super content de pouvoir travailler la sortie de notre album avec toute cette équipe, c’est une première pour nous!
• En regardant dans le rétro, qu’y voyez-vous ? Y’a t-il eu dans votre avancée des écueils, des événements vous ayant fait douter ?
Il y a toujours des doutes et des remises en question je pense, peu importe le projet dans lequel tu te lances, et c’est une bonne chose. On se demande au final pourquoi cette remise en question, on cible le problème et on essaie de l’ajuster. Mais si on doit évoquer les moments les plus relous ce sont les périodes sans concerts ! On a hâte de vous revoir !