Trio parisien, Dakiniz a derrière lui, avant d’enfanter ce Raging shouts effectivement « raging », 2 EP’s et un premier album. Officiant dans une formule au sein de laquelle aucun d’entre eux ne peut se planquer, les franciliens tirent à vue et, forts d’un son aux petits oignons, nous mettent des gnons tout au long de l’opus. Celui-ci a été enregistré à Londres, au Bear Bites Horse Studio de Wayne Adams (Death Pedals, Big Lad), bénéficiant par conséquent d’un tranchant seyant. Trépidant, empruntant à la noise, au courant garage, au post-punk et y intégrant des hurlantes à la Mc Lusky, il ne relâche pas l’étreinte, tendu et rageur de A à Z.
Le A consiste d’ailleurs en un NWO riffeur, au tempo soutenu, qui d’entrée de jeu remet la cabane au milieu du jardin. On n’a pas traversé la Manche pour, au final, se montrer mou du genou. On se retrousse les…manches, prêt à délivrer un rock impétueux. C’est bien lancé, l’incendie commence à se propager. Zulu radio star, second morceau saccadé, noise et urgent, allume une autre mèche. C’est le feu. On navigue entre vitesse, fréquemment, et instants plus hachés. Le tout sans y perdre un gramme d’impact. Handbrake, où la basse jalonne le bousin, fait valoir de belles velléités mélodiques. Mais tout ça se fait dans l’urgence, dans une spontanéité qui fait pulser Raging shouts tous azimuts. Les guitares d’intro de Score one for Satan, maousse, débouchent sur un pavé noise-rock bien wild.
Dakiniz, remonté, composte sa portée sonique. Tout en jets impulsifs et offensifs, il paraît être en capacité, alors qu’on en est tout juste au mitan de son boulot, d’aller titiller les grands de sa mouvance. Sputnik, post-punk/garage dans lequel la 4 cordes ponctue encore une fois efficacement l’ensemble, à l’unisson avec une batterie partie à l’attaque et des guitares qui trouvent le ton juste et bourru, me renforce dans ce constat. Il y a là de la rage, partout. Du niveau élevé…partout. De l’intensité…partout. The Mario Bros Nemesis, un brin délirant et fusionnant, m’évoque lui Le Singe Blanc. Si tu connais pas t’iras écouter; pas le temps de décrire, j’écoute Dakiniz. Fucked For Ages me saute à la gorge, trace sa route et ne fera pas banqueroute. On ne peut, d’ailleurs, le qualifier de façon précise. La base est -très- rock, à cela se greffent plusieurs tendances avec, pour trait commun, une force de frappe qui bien entendu plaide en faveur du clan où se distinguent furieusement Alex (bass), Pierre (drums) et Matt (guitar/vocals).
Leur Abigail, bastonnant, livre aussi de jolis choeurs. Bon attention, on ne virera pas pop, ça s’rait pas du prop’. Il importe de rester, jusqu’au bout, dans les sphères rock et je peux vous dire que ce n’est pas celui d’une tripotée de béni oui-oui. Les mecs ne font pas de sentiment et encore moins de quartier; ils jouent avec les tripes et l’inspiration jonche ce Raging Shouts qui s’auditionne d’une traite, Josette. The last one -bon ok les gars on a compris, c’est fini-, mélodieux (pas trop), est d’abord mené par la rythmique. Elle ondule et fait bouger les bassins. Puis arrive le reste et la vague déferle pour nous submerger. On ne parlera peut-être pas d’album de la confirmation « parce que c’est le deuxième »; c’est d’une stupidité sans nom et de toute manière, les gars avaient fait leurs preuves avant cela. Mais l’excellence récurrente de ce disque leur fait, incontestablement, franchir un palier supplémentaire.