Golden Fangs rassemble deux musiciens et amis et de longue date : Julien Guillot (Stazma The Junglechrist) et Olivier Timoteo « Tit’O » (Picore, Von Magnet et Uzul Prod., Oddateee, Owun). Ceux-ci composent entre Lyon et le village de Champtercier, dans les Alpes du Sud. Improvisant, errant au gré des différentes idées formulées, les garçons malaxent la matière sonore. Normal et naturel quand on est passé, entre autres, par Picore. Les rôles se répartissent comme suit: Olivier Timoteo : Guitare & Basse; Julien Guillot : Electronique, samples,enregistrement, mixage et mastering. Illustration de Throne. Cet EP éponyme constitue la première sortie de Golden Fangs.
Voilà pour le cadre, souvent outrepassé, d’ailleurs et avec maestria, par les comparses aux limites inexistantes ou presque. Et soniquement, me direz-vous? Eh bien c’est là qu’on s’régale, Chantal. Parce qu’entre histoire de hop (trip et hip), électro fuzzée et escapades indus qui rigolent pas, le trip s’avère bien plus efficace que tous vos produits salaces. Wasteland commence à dévier; électro-indus aux reflets hip-hop, noir et sonique, c’est une bourrasque, aussi, noise et psyché. Ses effet sont de suite perceptibles. On lâche prise, yeux écarquillés, corps désarticulé dans le flux d’une danse underground. Terroir et modernité, un peu à l’image de la manière dont Golden Fangs s’y prend pour enregistrer, voisinent au service de l’élaboration sonore.
Avec Fangs, seconde étrangeté sonique pas plus soumise que la première, salves funky et triturage noisy virevoltant font la paire. Liés dans la vie comme dans le son, Julien et Olivier s’y entendent en termes de recherche bruitiste savamment harmonisée. Avec un sens du groove très profitable, dangereusement cosmique parfois (Polar beast), ils s’inscrivent dans la continuité de ce qu’ils ont somme toute toujours fait: errer, défricher, déconstruire, pour au final enfanter une matière nouvelle. Sauvages, peu sages, ils parviennent en tout juste 3 titres à générer des sensations plus marquantes que bien d’autres sur la durée d’un album.
On est loin, sur ce premier jet, de l’uniformité. Ca pulse, c’est dansant, ça fait tripper sans garantie de retour au réel. Tant mieux, en ce sens Golden Fangs est une fuite, salutaire. C’est d’ailleurs le propre de tous les projets qui se valent et se respectent; offrir un ailleurs, un lieu des possibles où l’esprit se repaît. Le duo y parvient avec brio; on le suit donc dans sa cavale, lancé à toute berzingue vers des contrées inabordées dont l’EP en présence n’est, rappelons-le, que la première esquisse. Et qui prendront forme(s) en live, où Golden Fangs est amené à ouvrir pour Mooddie Black,, ni plus ni moins, sur les dates suivantes: