Hum ouais ouais, TH da freak annonçait presque cet album comme récréatif, destiné à « passer le temps ». Il n’empêche que même de cette façon, le bordelais nous réjouit. Soi-disant captivé par les Beach Boys, il en reproduit ici les mélodies scintillantes mais bien loin de s’en contenter, il propose de plus un contenu surfy, lo-fi évidemment, qui a aussi le mérite de dépayser avec ses élans « insulaires ».
Still freakin’ out, c’est son nom, euphorise d’emblée avec It’s just a trip. Si ce n’est qu’un trip, il se montre emballant, dénudé donc sans surcharge, et rafle les suffrages avec peu d’éléments. C’est l’apanage des meilleurs: faire pencher le balance du bon côté avec trois fois rien. TH da freak n’est cependant pas « meilleur »; il est toujours bon, prolifique, crédible quelle que soit l’option voulue. You and me on the swing, élégant, le voit soigner ses voix, doucereuses, sur un fond lui aussi très fin. Puis I don’t surf (and I’m doing fine) joue une garage-pop aussi lo-fi que peaufinée. Au niveau mélodique, à pas mal de monde il fait la nique.
Avec Mudman, il pastiche habilement. Ce faisant, il soigne une nouvelle pépite tant bourrue que subtile. Et Sick sad blues, court et bluesy certes mais de manière tordue, en remet une salve. L’Aquitain est doué, immensément méritant. Be nice with your bank respire la légèreté, délié et imparable. Les mélopées, ici, sont de taille. En s’en tenant au minimum, Thoineau Palis tape dans le mille. Santa Maria la mama mia, agité, le voit faire dans l’urgence un brin punky, toujours sous le couvert d’une démarche lo-fi aux airs pop étincelants.
Bien que bref, le rendu dépasse qualitativement bon nombre de sorties plus conséquentes en durée. Serenade se fait bluesy, « zik des îles », avec brio. Still freakin’ out est une sucrerie musicale, un disque à la coolitude contagieuse et jamais ennuyeuse. Son final, avec It’s hard (but I forgive you everything), est d’ailleurs marqué par une pop espiègle mais finaude, qui dévie sur la fin du morceau. Nul besoin d’en dire plus, TH da freak joue à nouveau juste et prolonge joliment une discographie amenée, s’il tient ce rythme élevé de production, à devenir très vite « maousse ».