Batave, Iguana Death Cult en est avec ce Nude casino à son deuxième album. C’est en ce qui me concerne une découverte, assez significative pour que je l’évoque ici et animée par un rock sauvage et appuyé, qui doit autant à la folie des Cramps qu’au surf ou encore au punk et au courant psyché…et à bien d’autres choses encore.
Dans l’opus en question, tout est parfaitement cimenté. L’éponyme Nude casino, surfy mais de manière sauvage, pose déjà des bases qui ne vacillent pas. Voix expressive, instrumentation racée et débridée, groove fatal font la « diff ». Bright lights, qui suit, allie lui aussi style et énergie juteuse. Iguana Death Cult possède à l’évidence sa propre approche. Son Lorraine très court, punky, m’évoque les Parquet Courts. Le rapprochement est bien entendu à mettre au crédit du groupe, qui continue à se distinguer le temps d’un Carnal beat machine aux riffs à la Gang of Four. Funky et tranchant, le dit morceau installe les Hollandais sur une marche élevée.
Si le pays s’est autrefois mis en évidence par l’existence de combos fusionnants (Urban Dance Squad, Burma Shave), Iguana Death Cult se montre aussi ouvert que ceux-ci. Il ajoute à son registre le mordant d’un Birth of Joy, compatriotes rock avérés. Spasms, colérique, remonté, est tout aussi efficient que le reste. Les touches folk de Tuesday’s lament sont belles, elles laissent place à un essai finement troussé, qui grimpe dans le rouge de façon progressive. On a à faire, pour l’occasion, à une enfilade, imparable, de morceaux forts. Half frysian les complète sans plier, rock « fuzzy » et alerte. A la rudesse, le groupe adjoint des velléités mélodiques qu’on apprécie.
Sur ce titre, le rythme s’emporte, derrière lui se fait entendre un fond dansant. Chinatown voit les gars de Rotterdam appuyer, à nouveau, sur la pédale rock. L’énergie est riffante et ébouriffante, l’option choisie folle et créative. Puis Liquify, exotique, se fend d’encarts fougueux. Le dosage est magistral. Il génère une danse endiablée. Le disque fusionne, s’avère ainsi inclassable. Il est, en tous les cas, épicé et savoureux. Nature calls, caractériel, n’affiche aucune baisse de régime. Au contraire, le niveau demeure haut, l’intensité est sans cesse de mise.
C’est alors Castles in the sky, un brin bluesy, qui met fin à l’aventure sonore. Subtil et vivace, il révèle à l’instar des autres chansons une formation de haute volée, qu’on imagine scéniquement aussi au pont que sur cette superbe rondelle.