Pionnier du mouvement indus, actif depuis 1981, Test Dept officie toujours et percute comme il se doit avec ce Disturbance bien nommé. Noir, nuancé et tourmenté (Full spectrum dominance), il s’annonce sous les meilleurs auspices avec Speak truth to power, saccadé, spatial et griffu. Puis le groove électro-indus de Landlord, alerte, le confirme; les Anglais répondent présent. Entre tranchant et élans plus « dans le vent », ils trouvent une juste mesure et conjuguent habilement force et « bridage ». Debris, clairement plus lunaire, amenant une touche encore différente à l’effort déjà concluant de Test Dept.
On arrive alors à la moitié de l’opus, qui inclut huit titres. Information scare dézingue, voix haineuse à l’appui. Les séquences font mouche, organique et synthétique font bon ménage. Ca pulse sévère.
Plus loin, Gatekeeper fait la part belle à une atmosphère menaçante, obscure. Le spectre parcouru est étendu. Disturbance est dérangeant, dérangé, et constitue un retour accompli. GBH 84 démontre, fort de sa capacité à « assaillir » sans foncer, que Cunnington et Jamrozy ont fort peu vieilli. Leurs sons frappent fort et plutôt juste.
A l’heure de conclure, Two flames burn dépayse et grimpe doucement en intensité. Une fois de plus, les sonorités gagnent l’auditeur, l’emprisonnent en se répétant à l’envi. Come-back abouti donc, pour Test Dept et sa musique industrielle ici ouverte et cohérente.