Nantais, Yeggmen sort avec Together in the fullness of a solar system son tout premier album. En formule trio, il y délivre un mélange habile de rock, de pop et d’électro. On évoque à son endroit Ghinzu ou encore Nick Cave; il y a effectivement de ça. Groove enflammé des premiers, noirceur classieuse du second; sans forcément égaler ses « maîtres », Yeggmen se hisse en l’occurrence à un niveau qui s’en approche.
On débute avec les claviers de A86, ses secousses électro, son allant dans le même temps spatial et agité. On n’est pas loin de ce que peuvent faire John Stargasm et ses acolytes. Le chant a du coffre et On the march, plus frontalement rock mais à sensibilité pop, permet d’y croire: ce bon début n’est pas qu’un feu de paille. The biggest wave transpire un électro-rock ombrageux, qui n’omet pas les mélodies. Yeggmen fait ses preuves, il les valide en offrant, ensuite, ce Lovely pris dans le vent. Posé, mélancolique, le morceau élargit le champ d’action du groupe.
Voilà donc la deuxième partie de l’opus. You are lost use, comme bon nombre d’autres morceaux, de notes de claviers insistantes. Sensible, porté par deux voix, il atteint la cible. Il se fait plus griffu sur son second volet, gagne en intensité rock. Ship lui succède avec une force de frappe électro-pop/rock, des chants associés, qui font la différence.
L’essai est bon, Station home et ses atours presque trip-hop de départ, puis sa dynamique pop, le renforcent. Never be alone again lançant les dernières tonalités, cette fois douces-amères puis accélérées à bon escient, d’un premier jet dont ses auteurs peuvent légitimement se montrer fiers.