Projet du Français Guillaume Fresneau, qui a grandi au Texas, (This is) Redeye, anciennement Red Eye, constitue une relecture de ses souvenirs « de là-bas ». Sur une base folk et americana électrifiée (This bridge may ice in the cold), son Desert eyes, qui n’est pas coup d’essai puisque l’artiste œuvre depuis une dizaine d’années, propose une belle collection de morceaux mélodieux, auxquels la guitare donne à l’occasion une vigueur rock appréciable (Pounding heart).
Avec Cold, lent et sensible, qui se présente en pôle position, c’est tout le ressenti de Guillaume, touchant et un tantinet mélancolique, acidulé aussi, qui éclate. Les morceaux sont travaillés, peaufinés tout en restant simples. La pop-folk animée de A name to a face vient magnifier l’ouvrage de ce songwriter doté à la fois d’une belle plume et d’une voix expressive. L’éponyme Desert eyes s’envole, Under the waterline souffle une électricité doucereuse.
Passionné, (This is) Redeye conçoit là un bien bel opus. Sons and daughters lorgne vers le rock psyché, torturé mais en demeurant beau. Il met de l’intensité dans l’album, un peu de « piquant » dans le registre faussement feutré de notre homme.
The innocent one allie logiquement ressenti, trame douce et trait d’électricité parfois orageuse. Fresneau a la science du dosage, de la ritournelle sincère et bien ficelée. En dix titres, il dit beaucoup de choses et ses souvenirs trouvent ici leur ultime expression sur Don’t you go, aux chœurs merveilleux. Ceci sur une trame encore une fois douce en apparence, mais gentiment offensive quand on prête, et le disque de (This is) Redeye le mérite amplement, l’oreille.