Italienne, Verdiana Raw approche la trentaine et tourne début décembre en Europe. L’occasion de faire valoir ce Whales know the route où elle confronte le feutré d’un piano, et d’un violon, à la rudesse d’un rock qui évoquerait, ça et là, PJ Harvey ou Shannon Wright pour la sensibilité à fleur de peau, l’émotion brute qui s’extirpe des neuf titres livrés.
Elle débute sur un rock simultanément cru et atmosphérique (Whales know the route), qui convainc et plante un décor. La voix est expressive, Time is circular prend le relais de manière moins écorchée mais en conservant cette capacité à instaurer une ambiance. L’album va osciller entre ces options, parfois sous-tendues (Planets), en d’autres instants plus épurées, mélancoliques (The disaster).
A mi-chemin, Behind the ballerina dress accentue cette impression de tristesse bordurée par l’étayage piano-violon. Le parti-pris « doucereux » prend le dessus, mais les excès sonores d’Amina’s le contrebalancent ensuite. Saturnire hopes fait place au piano en son début, le maintient ensuite dans une belle dualité avec la voix puis le violon. Verdiana Raw développe de toute évidence SA formule, singulière mais parfois trop prudente.
Dans cette dernière, c’est le versant retenu qui prévaut, comme le démontrera On the road to Thelema. Avec en toile de fond des éléments plus dérangés qui contribuent à la qualité de l’opus. Lequel se termine avec According to Satie, pièce pure dominée par le piano. Ah non tiens, ma version du disque offre trois morceaux « en plus », qui s’inscrivent dans la marque de fabrique « maison », pour un rendu doté d’une certaine « patte ».