« Routard » ayant bourlingué du côté des Etats-Unis autant que dans les bars de la région parisienne, Phil Fernandez fonde Big Dez en 1996, avec Bala Pradal. Dès lors, la famille prend de l’envergure, une flopée d’albums s’ensuit, les dates tombent et nous voilà, chemin faisant, à ce 8ème opus nommé Last train.
Positivement marqué par le vécu de la troupe, celui-ci parle blues, mais greffe à son langage des éléments rock (l’endiablé, éponyme et excellent Last train) , funk ou encore soul. La cohésion est palpable, à peine l’inaugural Bout you a t-il débuté qu’on sent la passion, le brio musical et ce, sans poses ni flambe aucune. Funky, rythmé par un Hammond B3 joué par…Lucky Peterson, émaillé de parties bluesy, il s’agit d’une belle représentation de la tenue de l’ensemble. Big Dez sait aussi faire dans le feutré-racé (Back to Little street), balancer un blues-rock des plus appréciables (In the meanwhile), toujours sous couvert de soul sous-jacente. Il est à l’unisson avec son band, dispose de plus d’une voix convaincante, en relief.
On ne s’ennuie donc pas, le rock est honoré avec By yourself puis That’s the way you can change, cuivré et vivace, assied l’excellence musicale du tout. The felione fait copuler blues et funk sur une peau rock, on note d’ailleurs de façon récurrente la capacité du groupe à bien imbriquer les courants. You know what I mean pulse, rude et sans révérence.
Sur la fin, Until the broad daylight inaugure un ultime enchaînement haute qualité où les chants se complètement, l’orgue décore et le démon rock ressurgit (We gonna make it). C’est bien simple, aucune faute de goût ne salira l’album, aussi subtil qu’incandescent. Any way you want to swing it…swingue, joue un blues rugueux et de tout premier ordre. L’énergie de Big Dez est contagieuse, Memphis fermant la marche selon la même qualité et la même pertinence dans le rendu. Chacun y va de sa partition pour servir l’ensemble, flamboyant, au carrefour de genres ici solidement amalgamés.