Déjà très bon avec son Coriolis (2015), Shoefiti remet le couvert avec les sept titres de ce Fill the silence with your desires très 90’s, celles-ci se voyant pour le coup honorées avec fougue et « sonisme ».
En effet, les parisiens n’hésitent pas à déraper (les zébrures Noisy de Maura 1982), maintiennent une tension permanente ou presque, qu’ils tempèrent ça et là avec aplomb. Et ça sonne!
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On pense d’ailleurs, d’emblée, à Sonic Youth pour le début trépidant (Spotlight), ses guitares qui hurlent, mais on explore aussi des territoires plus posés avec, par exemple, She undress. Il s’agit toutefois là d’une fausse sagesse, le fond demeurant tendu. Des excès jalonnent ce morceau faussement apaisé, que précède un Victorious au mid-tempo remonté. Shoefiti a l’art d’allier excès et accalmies, parvenant à un bel amalgame des deux.
A mi-chemin, Catcall addiction convoque la beauté troublée d’un Mogwai, avant de s’emporter en mode noisy tempétueux.
Plus loin, Atlas s’amorce en plantant un climat posé mais ombrageux. Taillé dans une mélodie pas polie, il convainc. Enfin, Fill the silence, alerte, souffle un vent noisy irrésistible. Presque pop, mais pop dans son versant orageux, il met fin sans planter à un opus qui transforme l’essai de son prédécesseur et démontre qu’il va falloir, ce n’est en aucun cas une surprise, compter avec ces Shoefiti doués et très « Sonic ».