Originaire de Verdun, Daisy Driver pratique un rock français sincère, mélodieux et doté en certains recoins d’une certaine puissance, mais aussi perfectible à l’écoute de ce Nulle part fort de quinze titres dont deux reprises, pas très rock dans l’esprit, elles, au vu de leur intitulé, bien qu’interprétées avec allant: Morgane de toi, de Renaud, et, euh… »Elle a les yeux revolver » de Marc Lavoine.
Ca entache un peu le paysage, sans réelle surprise d’ailleurs même si l’énergie de morceaux comme Nulle part, ou Drowning qui ouvre la voie, permettent au groupe de surnager. On reste cependant dans un rock rangé, qui peut réserver de bonnes surprises sans révolutionner le genre, loin s’en faut (le groove de Mya, De New-York à Paris), se montrant souvent un peu fade.
Tous les garçons est malgré cela estimable, doté d’un certain impact. On sent un potentiel; peut-être faudrait-il, cependant, que Daisy Driver fasse dans le rock’n’roll, sans cette bride sonore et verbale qui l’handicape quelque peu. I love Paris va en ce sens, assez fougueux, puis On est tous se montre plus pop. Johnny rodéo pulse pas mal, riffe rude. On note donc, ça et là, quelques essais prometteurs. El loco percute, vient faire pencher la balance du bon côté en dépit d’accents sages et convenus audibles par ailleurs. Et passé la « cover » de Lavoine, pour le moins discutable, Une rose un espoir laisse perdurer, bien qu’assez appuyé, cette impression de « perfectibilité » liée à l’album en question.