Ils sont jeunes, ils viennent de Sens (la « capitale du Monde »), jouent un rock qui doit beaucoup aux 90’s, dont ils sont issus, et à des formations comme Wavves ou Jay Reatard, dont ils égalent ici l’excellence pétaradante. Ils ont pour nom Johnny Mafia.
Il faut dire que ce Princes de l’amour, garage, doté d’une vigueur punk sans politesse mais sertie de mélodies speedées comme il se doit, les hausse à un niveau plus que respectable, le tout orné par des choeurs en « Ouh-ouh-ouh » enivrants à souhait. Ca démarre d’ailleurs pieds au plancher (un trio dément; Big brawl, Aco puis Secret story), la fougue est omniprésente et le côté débraillé du groupe ne l’empêche nullement de bien jouer. Il le fait sans concessions -pas le genre de la maison-, avec conviction et intensité surtout. Ca bruisse, ça dérape, ça joue fort et à l’arrivée, c’est très fort et ce, sans grand effort apparent. Bien que jeune, Johnny Mafia assure comme un ancien. Son Ride trace sans se retourner et nous en met un sacré coup dans le nez, son On the edge le présente sous un aspect tout aussi percutant et convaincant.
Si le contenu est dédié, de manière continuelle, à l’univers garage, il l’honore de A à Z. Et il s’écoute d’un bloc, fort, sans discontinuer. A l’umage de ce Justify tendu, suivi par les rafales de batterie d’un Each side découpé dans la même étoffe rêche. Le tout prenant fin au son polisson de That shelf, dernière salve nourrie d’un album garage qu’on ne mettra pas, loin s’en faut, au garage.