Groupe post-punk de Glasgow, Holy Esque sort avec Television/Sweet son second album. Taillé dans un genre qui peut ici se faire aussi offensif (Image of man qui ouvre la marche) que lyrique et plus climatique (Anxiety), ledit disque s’avère être bon, froid en certains recoins, à la limite de la cold-wave. Le chant de Pat Hynes lui donne du relief, son allant le renforce indéniablement (I am the truth qui suit le morceau inaugural).
En outre, des sons synthétiques bien trouvés agrémentent un ensemble qui tient la route, aux airs d’Interpol doté d’un chant moins grave. Holy Esque prend des chemins de traverse électro, ça et là, sans que ce soit trop (le non moins bon House of hounds). Give me your stillness le voit développer une trame plus céleste, Belly full of dread est lui aussi plus aérien. On est presque, là, dans de l’électro-pop, plutôt concluante, sertie de sons ombrageux. Modern tones réinjecte une énergie plus directe, les claviers gardant la part belle en s’alliant au reste de l’instrumentation. Sur ce titre, on flirte avec le gothique. Holy Esque possède une identité marquée, laquelle lui permet de proposer un rendu aux qualités évidentes.
Plus loin, He, spectral electra pulse et marie parties rudes et plages tempérées, ouvrant ainsi le panel du groupe. To the cage you go est doucereux, Filth or passion use de motifs entêtants et se montre entraînant.
Enfin, Television/sweet finit le boulot en s’élevant dans les airs, troué par des sonorités obscurcies. En conclusion, donc, d’un essai souvent intéressant, bien dosé entre chansons vigoureuses et parties plus nuancées.