Mark Lanegan sait faire du bruit! Prenons pour exemples ses apparitions sur les albums des « Queens Of The Stone Age »…
Pourtant, dans « Bubblegum » on retrouve un Mark fatigué, blasé, soporifique.
En effet cet album est principalement calme, ne vous attendez pas à du gros son.
Au bout des cinq premières minutes, on ne sait pas si on est plus près de la fin que du début de la galette!
Patient, on écoute encore, la voix monotone à la Chris Réa, qui nous enfonce petit à petit dans les sables mouvant du marchand de silice.
Comme si on se prenait sur le crâne la branche salvatrice du Mitch Bucanon local, on est réveillé par un morceau suant et électrique. Mais la branche casse et nous revoilà dans les bras du Chris Réa sous anti-dépresseur…
Ce cycle se reproduit, encore et encore, donnant petit à petit une âme et une consistance à l’album. La voix de crouneur est bien mise en avant.
Tout le long Lanegan reste présent, et s’impose finalement à nous après nous avoir endormi si sournoisement. Doucement entouré par cette voix aqueuse, on se retrouve avec plaisir au milieu de remous, de lacs, de ruisseaux ou de torrents de sons.
En seconde lecture, moins naïf face aux pièges de cette voix, les pieds dans l’eau, on avance jusqu’à en avoir au dessus de la tête et on se laisse emporter par le courant…
Les collaborations des QOTSA ou de PJ Harvey apportent beaucoup à la diversité des sons, parfois electro, souvent saturés.
Un album agréable, sans surprise ni prouesse, mais avec une voix, un charme et de l’eau.