Rocher de Palmer, 23 Juin 2011.
Bordeaux accueille l’un des groupes les plus décriés du punk rock, souvent accusé d’avoir trop adouci un genre qui n’en avait pas besoin. Faisant partie de ces groupes des années 90 (Blink 182, Good Charlotte, Simple Plan), tagués sous le terme de pop punk pour marquer le côté grand public du punk rock qu’ils jouent, Sum 41 peut se venter aussi de faire partie de ce genre de groupes adolescents qui, grâce à ses influences, permet de faire découvrir d’anciennes formations rock plus marquantes, comme Pennywise, The Offspring, Bad Religion, NOFX, voire Rancid.
Sum 41 peut donc être à juste titre boudé par certains, peut servir de tremplin pour d’autres découvertes et une douce entrée en matière de rock pour les jeunes, mais il est injuste de ne pas poser une oreille attentive à l’évolution musicale dont ils font preuve.
Le groupe canadien peut aisément montrer quelques facilités et signer des tubes planétaires comme l’a été In Too Deep en 2001, mais fort de ces influences metal, peut aussi assurer un son plus lourd et grave comme l’est entièrement l’album Chuck finalement plutôt réussi. Sum 41 en 2011 est donc un groupe largement reconnu, qui surfe sur toutes ses influences pop, punk, heavy.
Le Rocher de Palmer était complet en cette fin de mois de Juin pour accueillir le groupe. La moyenne d’âge des 3/4 de la salle tourne autour de 16 ans environ, le reste étant les curieux venus jeter un oeil à la prestation d’un des groupes de leur jeunesse.
Le premier titre est aussi celui qui ouvre le tout dernier album, Reason To Believe.
Sum 41 joue beaucoup de ses nouveaux titres, agrémentant la setlist d’anciens morceaux comme les pressants Over My Head et Still Waiting ou les entrainants Motivation et Fat Lip. La qualité est au rendez-vous, , notamment grâce au nouveau guitariste Tom Thacker, impeccable.
Deryck Whibley, le chanteur, rappelle d’ailleurs que Tom peut jouer sans problème n’importe quel morceau de metal, et propose au public une sorte de blind test inversé. Le guitariste suit donc les demandes des spectateurs et joue quelques riffs de morceaux mythiques, tels que Back In Black de AC/DC, Paranoid de Black Sabbath, Hot For Teacher de Van Halen, Master Of Puppets et Enter Sandman de Metallica, et enfin Crazy Train d’Ozzy Osbourne.
Le public dans la poche, Sum 41 continue sur sa lancée, et termine après un court rappel sur l’excellent et terrifiant Pain For Pleasure de l’album All Killer No Filler.
On avait presque oublié qu’au début du concert, le groupe proposa aux spectateurs de monter sur scène. Quatre personnes se sont retrouvées là, plutôt inutilement, sur le côté de la scène, à tenter de bouger sans trop de ridicule, avec un petit check de la part du bassiste Cone McCaslin.
Le set se termine à 23h15, chacun chez soit, une bière pour les plus vieux et au lit les groupies.