Rencontre explosive entre mélodies vaudou de la Caraïbe et blues-rock des 70’s, Moonlight Benjamin met en scène cette dernière, basée à Toulouse et issue du peuple Haïtien dont elle chante ici la révolte, entre autres sujets digne d’intérêt.
Siltane, c’est le nom de l’album enfanté avec une poignée d’amis musiciens, propose donc une fusion inédite. On parle des Black Keys télescopant le vaudou haïtien, il y a de ça mais les accents funky de Memwa’n, le morceau d’ouverture, démontrent déjà une identité personnelle forte. Funky et tribal, vigoureux, il précède Papa Legba, plus directement bluesy et aussi convaincant. Les deux courants s’impactent et s’imbriquent parfaitement. On voyage et on profite à plein, aussi, de la rudesse patinée de l »instrumentation. Moso moso et ses notes blues, l’éponyme Siltane, plus leste, permettent à la qualité de perdurer. Chan Dayiva, jazzy-bluesy, dégage ensuite autant de caractère, de classe musicale en suivant une voie plus feutrée.
Quelques textes en Français se font entendre, c’est le cas pour Port au Prince avec sa coloration blues-funk encore une fois de choix. Doux pays, sombre, met en avant un blues rugueux. C’est la dominante, Moonlight Benjamin la décline ici avec justesse et dans un esprit « métissé ». Tan Malouk use de riffs rudes, feeling funky et chant dépaysant font le boulot avec brio. Des murs s’appuie sur un blues-rock simple et efficace, bien troussé. Il ne reste alors plus qu’à terminer l’ouvrage, Met agwe s’en chargeant dans un climat menaçant, subtil aussi, en touche finale à un opus original, audacieux et qualitatif.