Adepte d’une formule instrumentale libre et sans règles, le Drame de Fred Landier and Co sort avec ce 2 son deuxième long format. Après un premier essai déjà captivant, sorti en 2015, le quatuor réitère ses pièces spatiales, bâties à grand renfort de synthés divers…et de passion de jouer, de capacité à improviser, à s’envoler toujours plus haut en maintenant une certaine dynamique (Poésie parfaite, en fin d’album).
Avec Patinoire mondiale de l’UNESCO, premier morceau déjà céleste, le ton est donné. Au son de son son, Drame élabore des instrus ingénieux, qui partent d’instants de quiétude haut perchée pour ensuite s’emballer ou planter sur la durée une atmosphère singulière. Ca va ça va est trépidant, kraut bien que le groupe réfute, à juste titre, cette étiquette trop restrictive au vu de qu’il met en place. La basse-batterie, couplée aux machines, amène de plus un groove dont on s’imprègne. Les sons fusent, bien dosés. Un effort au delà des dix minutes, C’est toi le chat en do, troue le cosmos et ondule sous l’effet d’une basse insistante. Défonce humanitaire pulse, suit une voie plus directe et suinte ce même groove fatal. 2 est un ouvrage qui se vit, immersif. L’unité est évidente, personne ici ne tire la couverture à soi. C’est le collectif qui prime, chacun en sert l’intérêt. On ne fait à aucun moment dans le démonstratif, on y va, plutôt, au feeling. Dérapage américain donne à son tour l’impression de fendre les cieux, se pare d’incrustes acidulées.
A sa suite, Amitié obligée se fait presque jazzy. Non merci, en toute fin d’épopée, est lui plus écorché, plus sonique, sans se départir du penchant « nuageux » instauré par Drame. Qui, avec ce second disque prenant, planant et jamais lassant, valide définitivement sa marque de fabrique.