Cinq ans après un premier album déjà remarqué et des scènes dont on garde le souvenir, les caennais de Concrete Knives font leur retour avec Our hearts, nouvel opus d’une pop joyeuse et jubilatoire. Avec ce Bring the fire cuivré et pétaradant qui ouvre le bal, c’est déjà tout bon. The lights lui emboîte le pas de façon plus déliée mais en ondulant de façon fatale, avec sa pop exotique « maison », troussée avec panache.
On le pressent, Morgane Colas et ses acolytes ont frappé fort. Gold digger est mordant, vrillé, se pare d’effets psyché. Le registre se veut libre, le format de base pop mais l’exploration sans réelles limites. Les voix, expressives, se croisent et se répondent. La coloration dépaysante demeure avec Our hearts, où les claviers brodent une belle étoffe comme sur nombre d’autres compositions. Gone conclura le premier volet dans une forme d’apaisement mais sans dénoter, loin s’en faut, avec sa trame ténue.
On est convaincu, la seconde partie des réjouissances se présente toutefois et Babies s’avère trop bref pour marquer les esprits. Il précède cependant un Tightrope à la pop détendue, douce-amère, concluante. Sometimes suit la même voie « cool », l’énergie retombe mais la qualité persiste. The quiet ones remet un léger coup de fouet, dans la mélodie cependant, et trouve sa place entre jubilation pop et atours rock. On the pavement fermant la marche en s’en tenant à ce groove retenu mais estimable et irrésistiblement dansant, assez singulier, qu’on aurait toutefois aimé plus « exacerbé », plus sauvage, de manière plus fréquente. Ce qui n’entache guère la valeur d’un disque de pop « non-conforme » d’une qualité incontestable.