Bordelais, projet solo du chanteur-guitariste Vincent Jouffoy (My AnT, Girafes), I Am Stramgram sort avec ce Tentacles son premier album.
Entre pop et brisures noisy, le talent du bonhomme éclate et nous éclate. En plus de faire dans le mélodique gracieux d’obédience folk, qui se pare ensuite de trouées « wild » (Underwater tank), I am stramgram place une pulsion électro aux sons qui envoûtent (Nothing but the time you waste), qui vient parfaire un débit d’album flamboyant. On est de suite emballé, les chants associés font de plus merveille sur le second de ces deux morceaux. Et lorsque le Français s’installe sur une trame apaisée, plus strictement folk -ou pop-folk-, celle-ci trouve sa place sans forcer (Serra’s snake). Puis Camilla et son électro-folk sombre, aux jolis motifs discrets, propose ensuite son lent déploiement.
Au milieu des neuf titres offerts, Safes confirme l’orientation apaisée qui suit l’amorce de l’opus. Le rendu demeure abouti mais on apprécierait, cependant, un retour à de l’écorché qui viendrait « abîmer » les superbes vignettes sonores de l’Aquitain. Eaten alive va nous combler; il riffe cru et sert un rock bourru, grungy, du plus bel effet. Avec une certaine imagination, de plus, sur le plan sonore, Tentacles est captivant. Empty house s’en tient à un étayage dénudé, ça lui suffit à briller. Doucereux, il est suivi de ce Saut de ligne taillé dans la même étoffe, mélancolique. Pas besoin d’en faire des tonnes, idées justes et simplicité seront de mise. On finira d’ailleurs dans la douceur, dommage car les incartades rock sont délectables, avec le raffinement folk de Pack your toys qui alterne Anglais et Français et fait briller une instrumentation fine.