Après plusieurs EP’s foutraques et concluants, Traditional Monsters, basé à Paris, fait valoir son post-punk « trombonisé », classieux ou débraillé, sur la durée d’un album. Celui-ci se nomme Push the panic button, inclut dix titres de haute qualité, qui vont de l’élégant (Living in a pumpkin) à de l’énergie plus directe (Lucky stars) avec, toujours, un impact indéniable. Les giclées de cuivres apportent une coloration appréciable, At the girls school, en introduction, trompe un peu son monde en s’en tenant à une trame délicate qui ne manque pas d’attrait. L’intensité grandit avec Going to Pennsylvania, on accompagne volontiers la clique dans le voyage proposé. déviance et singularité la rendent hautement attirante.
Entre art-rock et vigueur punky, Traditional Monsters ne tranche pas. Sa posture est libre, dénuée d’entraves. On aime. One armed man fait dans une urgence à la The Wedding Present, trombone en plus. Push the panic button est qualitativement incriticable. L’organe de Dick Turner est en phase avec l’instrumentation captivante de ses compagnons de jeu. Effluves jazzy folles et free sur l’éponyme Push the panic button, noise avec Sitting in the laundromat (midnight), rock pixien avec Sitting in the laundromat (noon); Traditional Monsters fait un carton. Les voix (et voies) déjà tracées ne sont pas les siennes. When you’re in love met l’accent sur la prestance vocale, place un canevas bluesy valorisé par des guitares fines et ces cuivres décisifs. Un peu, pour situer, entre Calexico et les French Cowboy. You have the power, climatique, doté de cette même subtilité bluesy, peut alors conclure; la partie est gagnée et le pari du premier long jet relevé avec un foutu brio.