Réunion de Carl Roosens (Carl et les Hommes-Boîtes), Christophe Rault (basse/claviers) et du duo Zoff, Facteur Cheval est basé à Bruxelles. Comme tout groupe « logé » chez Humpty Dumpty Records, il surprend et se targue de ne jamais faire dans le conventionnel. Sa recette à lui, appliquée avec fougue et insolence sur ce Adieu l’organique, trouve sa source dans des textes loufoques, lettrés toutefois, et un rock colérique, aux soubresauts fréquents.
En six titres, le groupe impose sa manière de faire, faussement tranquille dans certains recoins (Câble), noise dira-t-on à défaut de pouvoir réellement classifier le rendu. Celui-ci se pare de claviers fous (Bouche), se veut hautement musical au delà de ses élans affolés. Les mains exhale une puissance saccadée, une force de frappe certaine, s’entoure de ces claviers une fois encore loquaces. Les guitares y vont de leur riffs crus sur (…), le chant est hautement expressif, en phase avec des lignes instrumentales versatiles. On se réjouira du résultat, singulier, sans politesse surfaite. Au contraire de chez Facteur Chevaux, on fait là dans le rude, l’écorché, le massif sans jamais être poussif.
En toute fin d’album, l’éponyme Adieu l’organique est grinçant, inquiétant dans son ornement, appuyé dans son rythme et comme toujours avec ces gaillards-là, déviant et groovy dans ses sonorités. Pour un rendu précieux car inobéissant, écorché et percutant sans être pour autant dénué de subtilité.