Encore des Belges, encore de bons Belges, avec ces rockeurs tous azimuts de The Guru Guru qui se réclament, entre autres, de Sonic Youth, Metz ou encore The Mars Volta. Et qui sortent avec cet excellent PCHEW leur premier long jet aux dix titres remuants entre noise, élans noisy et structures exigeantes à la, en effet, The Mars Volta (Lissabon).
Les mecs ont joué avec It It Anita, ça se ressent -positivement- dans leur bruitisme bien orchestré. L’horizon est large, l’esprit ouvert. Guitares bavardes et rythmique tout terrain, posture entre mélodie et incrustes sauvages font dès l’appuyé Making waves, à la fois leste et entraînant, l’attrait de ce groupe estimable. Le combo du plat pays se définit comme « borderline rock », il y a de ça et on pense, sur un titre comme We had been drinkin’ bad stuff, à The Jesus Lizard. Le combo hébergé chez nous par ATRDR explore, à l’occasion, des territoires moins directement dynamiques (Swimming pools) avec bonheur, puis déploie une trame rapide et mélodieuse qu’on approuvera entièrement (Up the wall). Comme déjà dit, le panel est étendu, sans nuire à la pertinence du disque. Avec Back door, on est en sphères pop aux zébrures noisy-blues, dans l’élégance et le souillé. The Guru Guru fait bien les choses, BB I can le voit speeder et user de motifs addictifs, de riffs lourds aussi.
On s’éprendra vite de ce rock impétueux, diversifié, sans courbettes. D’autant que le Lissabon nommé plus haut, sur la fin avec son tempo débridé et ses atours noise, son phrasé atypique, son refus d’appartenir à un genre précis (à l’image du groupe), valide les dispositions de la clique. Ceci avant que Singultus ne fasse valoir sa clarté, sa finesse prenante. Le mot de la fin revenant à un long format, The sun is number one. Un morceau fait de contrastes dans les ambiances, entre subtilité et coups de sang, parfaite terminaison d’un opus de grande qualité.