Quintet issu de Genève, The Cats Never Sleep fait, de façon délibérée, dans l’inclassable et signe avec ce Massage un superbe album, libre, aventureux, au groove contagieux.
Si on y trouve des élans 70’s lestes et qualitatifs (Parasol), les climats sont variés et singuliers. On recourt à du Français (Les Cow-boys, psyché délié du plus bel effet) avec succès et avant cela, on aura planté le décor, loufoque, avec pour débuter ce Kinshasa-Dusseldorf dont l’intitulé donne à lui seul une idée du contenu. Ledit morceau décolle, griffe, louche vers l’Afrique, ondule en mode funky-bluesy sulfureux, porte une pulsion kraut. On le sent, on l’entend, ces Suisses là ne feront ici aucune concession, privilégiant l’aventure à l’ennui des chemins balisés. Wide open le confirme, le genre est personnel, ratisse large. Pour le coup, c’est une sorte de pop psyché aux grattes funky qui s’offre à l’auditeur, puis Whales in the clouds balance une trame que les mots seront vains à qualifier, quelque part entre prog, blues, mélodie et déviance sonore. Déviance, c’est le maître-mot d’une formation à suivre, qui riffe puissamment sur Vishnou et ses relents métal d’antan, court mais puissant.
Plus loin, l’entêtant Hummus, aux gimmicks fatals, confirme les penchants hors-normes du groupe. Ecorché, le morceau percute, frontal, et entérine les vertus d’un foutu bon disque. The Cats Never Sleep s’assagit, si on peu dire, ensuite, avec Mango qui tutoie des sphères plus psyché sans perdre de l’exotisme voulu par Veggie Mac et les siens. On arrive alors à la fin des festivités, convaincu et converti depuis belle lurette, avec le subtil Nakata, d’abord bues et aérien, qui s’emporte sur sa seconde partie. Et pour couronner le tout, l’apaisé Pelican en instru de fin. Brillant.