Duo lillois (guitare-claviers-voix-loop-batterie), Ed Wood Jr a pour base, uniquement pour base, un math-rock qu’il s’évertue à évoluer, lui donnant des atours variés.
Avec The home electrical, c’est chose -bien- faite; avec son nouveau batteur, la paire débute par un Medellin aux gimmicks répétés, créant l’attraction de par son math ici cosmique et bourru, mais jamais sans finesse. Passé cette amorce, les nordistes poursuivent leur quête de sons ingénieux, qui transportent à l’image de ceux qui habitent r-t, second morceau qui constitue en fait l’entrée en matière de k.o.w., magnifié par un chant féminin sucré. C’est une réussite, l’organe vocal apporte un plus indéniable à ce registre math parfois éprouvant s’il est sans étayage. Le rendu est spatial mais animé, bien orné, singulier. La mélodie y a sa place, légitime. Outer space, comme une confirmation du côté céleste de l’album, vient ensuite installer sa trame alerte, rêveuse aussi, son chant et sa batterie en rafales. Les motifs, à l’image d’un Marvin, captivent et les changements de directions se font de façon naturelle, avec dextérité.
The home electrical n’incluant que huit titres, on aborde alors son second volet. 9 mn-grande plage s’inscrit dans la même veine échouée dans le cosmos ou subtilité et zébrures noise se donnent le change. Le chant réapparaît, on appréciera sa fréquence, son timbre également sur Temporary moving in, presque dream-pop mais de manière vigoureuse. Ed Wood Jr a son approche, elle lui permet un excellent rendu. Norman Bales ne me démentira pas, il « décolle massivement » et valide les nombreuses qualités de l’opus. Nuits noires conclut ensuite, leste et céleste, l’oeuvre d’un groupe dont le mérite est de dépasser de façon récurrente le cadre du math-rock pour en étendre la portée et, par là-même, l’attrait de son ouvrage.