Au sein d’une prog’ variée, la Lune des Pirates insuffle de l’exotisme et avec les excellentissimes No Zu, ce jeudi soir, plus la prestance de Da Chick, nous fûmes servis. Comblés même.
C’est assez imparable; avec son funk épicé, psyché et tribal, déchiré par des cuivres haut en couleurs comme l’est sa mixture, groovy, expérimentale, rageuse parfois, le groupe de Melbourne offre à « Omiens » un set inédit, tout bonnement génial. On n’a jamais entendu ça, ça chaloupe et ça dévie, la voix grave d’un percussioniste-trompettiste-chanteur s’acoquine avec celles, plus enjôleuses, des deux dames tenant le micro. Volutes de claviers et basse bien en vue charpentent et enrobent le tout, le mouvement perpétuel des huit musiciens est communicatif et nous voilà face, de façon certaine, à l’un des concerts les plus marquants, les plus surprenants qu’on ait pu voir ici. Le gig est de plus très dansant, diaboliquement prenant.
C’est la claque donc, de celles qu’on apprécie de recevoir et on va à peine retomber avec Da Chick, impeccable trio portugais à la chanteuse survoltée flanquée d’un danseur monté sur ressorts et d’un beatmaker. C’est funky mais de façon plurielle et ouverte, encore une fois ça groove grave et ça énergise en même temps qu’imparablement, on se met à se trémousser. Le concert prendra fin sur un morceau puissant, fédérateur, après une bordée de titres qui en auront poussé plus d’un, pour le coup, à investir le stand de merch du groupe.
Superbe soirée donc, à mettre à l’actif de la SMAC amienoise, haut lieu incontestable de la culture locale non prévisible.
Photos William Dumont.