Prolifique dans son créneau psyché, Inutili sort avec Elves, red sprites, blue jets son troisième long jet.
Flanquée de six bonus -autant que le nombre de morceaux de l’opus-, la version cd découvre des essais massifs et agités (Red spider fever en ouverture), torturés et biberonnés à la source des 70’s. Dans le genre, difficile de faire mieux et des encarts mélodiques font irruption, couplés à un chant brumeux. Robots le confirme, Inutili est à nouveau dans de bonnes dispositions et sur ce titre, c’est l’aspect céleste du groupe qui prévaut. A la fois puissant et subtil, le groupe de Teramo (Italie) n’hésite pas à faire dans la répétition des climats (On acid days), à affiner son propos. C’est pour mieux, par la suite, redevenir plus griffu (le rock’n’roll de Turn off the television). Son oeuvre est de qualité, The screaming nature of a criminal riffe lui aussi dur, son chant fou lui refile du cachet. Inutili est doué dans toutes les options empruntées, son ultime morceau avant les bonus le voyant défourailler cette fois en mode psyché bourru, sous le joug d’une rythmique percutante.
Côté « cadeaux » donc, le festival se poursuit et Definitive decisions, lent, insidieux, démontre qu’on n’a pas à faire à des chutes de studio négligeables. Sunlight est lui presque tribal, doté de sons inédits puis Surfing automa suit une trame bruitiste expérimentale. Inutili explore, sort quelque peu de son cadre sans trop s’y perdre. Avec Sprites, il fait à nouveau dans le psyché-tribal réitéré; l’effet est conséquent et le rendu détonnant. Ces bonus sont une véritable curiosité, digne d’intérêt, ambiancée (Sea eyes), qui trouve son terme sur Minus-log, énième essai aux relents jazzy qui se pare, elle aussi, d’ouvertures dépaysantes et d’une atmosphère sombre, inquiétante. C’est tout à l’honneur des Italiens, qui signent par la-même un disque de qualité supérieure tout en défrichant de nouvelles terres sonores.