Other Houses est le projet de Morgan Enos, chanteur par ailleurs de la formation doom-shoegaze Hollow sunshine. Il y joue de tout et y pratique une pop psyché d’obédience folk ou rock, le tout avec un brio immédiatement décelable.
Bad reputation, son premier album dans ce cadre, exhale par conséquent de belles ritournelles, impulsées par Ladies of the aeon et sa voix douce, son tempo soutenu, ses contours pop-folk scintillants et entraînants (Crystal fever est également à ranger dans ce rayon). L’ensemble se parant d’une mélancolie qui reste en tête. Le ton y est dépouillé (Sum of all friends, Clear as a bell), valorisé par une géniale composition pop ombrageuse (Yellow & starships). Voilà pour les débuts, ils ne seront pas trompeurs dans le sens où ensuite, Enos maintient un niveau estimable. Il s’envole (Computer of life), trouve sans cesse l’ornement, jamais chargé, qui convient.
Soigné et sensible, l’opus mérite l’écoute. Krishna ships (sea of lunatics) en accroît la douceur, les orientations psyché aussi. Anubis supporter remet en scène ce chant authentique, un allant folk clair-obscur du plus bel effet. On s’y attardera donc, à ce Bad reputation qui y va, parfois, de ses sons barrés dans les airs. Un peu trop porté sur le ouaté, tout de même, et c’est là le seul reproche qu’on pourrait lui faire, le disque se termine sur deux titres valeureux: I kept a record, dénudé. Puis Alascadero ascend, pépite acoustique gentiment grisée, en terminaison d’un ouvrage marqué par le savoir-faire et la vérité de Morgan Enos.