Nouvelle perle signée Talitres, dont on ne soulignera jamais assez le catalogue de choix, Thousand est le projet de Stéphane Milochevitch dont l’identité, musicale notamment, a pris corps au Texas.
Le bonhomme en revient donc changé, inspiré et porteur de perles indie-folk qui explosent en un bouquet de joie (un étincelant Eden, aux motifs synthétiques qui le décorent avantageusement), ou de mélancolie qu’on s’appropriera, sur ce disque éponyme aux accents changeants et malgré ça uni. Dès The flying pyramid, on est touché au coeur par les mélodies, scintillantes, par la justesse de ton et la coloration poppy du rendu, dans un habillage folk guilleret. The kill, aérien et vivace, confirme la valeur d’un album aussi pétillant, aussi coloré, que sa jolie pochette.
Bien entouré, tant au sein de son groupe qu’au niveau production (Frédéric Lo (Daniel Darc) et Yann Arnaud (Air) sont de la partie), conviant la très douée Maud Nadal de façon occasionnelle au chant, preuve d’un bon goût indéniable, Thousand fait preuve d’une grâce qui émeut (To dance in a circle of fire). The wave distingue les chants, A swallow dégage une pureté et une fraîcheur, une joyeuseté, enthousiasmantes, le décor sonore est sobre et, dans le même temps, riche. On s’incline, même devant les essais les plus mesurés tel The break of day, dont la folk chantée à plusieurs brille par ses motifs amenés par petites touches, à l’instar de Song of abdication. Un apport electro lui aussi mesuré valorise d’autant plus l’effort, on est là dans le passage le plus apaisé d’un album plein de vie et The sea the mountain the ghost fait mouche à son tour, simple, dénudé, entre calme et petites sautes d’humeur.
Plus loin, The dark impose des spirales de clavier et un rythme soutenu pour ensuite se faire plus haché, des voix encore une fois plaisantes à souhait, Regret n remorse et son déploiement pop-folk l’imitent en recourant à de l’electro discrète, à des touches acoustiques qui nous resteront en tête. Les voix y font à nouveau sensation, c’est l’un des atouts de Thousand qui conclut avec Where the bluebird flies, taillé dans une folk-pop au tempo détendu aguicheur. Comme l’est l’oeuvre en présence, capable de venir chatouiller Motorama en termes de qualité dans la réserve discographique hautement recommandable de la structure bordelaise.