Après un EP déjà prometteur, Menace Beach, de Leeds, sort un album plus affirmé encore, excellent de bout en bout et ayant le bon goût de nous replonger dans les 90’s.
Ratworld, l’opus en question, impose en effet une pop-rock sauvage, noisy parfois (un excellentissime et débridé Lowtalkin), mélodique et qui dès Come on give up fait sensation, entre velléités mélodiques, élans dream et encarts noisy. Elastic, le second titre, confirmant brillamment les dispositions affichées en se montrant lui aussi « limite » tubesque, suivi par Drop outs, de même teneur. Ryan Needham et Liza Webster, paire fondatrice, font merveille et parsèment leurs essais de synthés aussi discrets que bien usités.
Plus loin, Blue eye fait un détour shoegaze, puis Dig it up l’imite de façon plus appuyée, moins vaporeuse. Un panel large et cohérent est ainsi (ré)exploré, on y atteint l’excellence d’un Yuck ou des regrettés St Johnny. Le ton est vif, dérape donc dans le sonique en gardant ses mélopées soignées (Tennis court), les chants se complètent efficacement (Ratworld). Ratworld fait partie de ces albums auxquels on succombe vite, parfaitement équilibré entre rêverie, assauts décibelisés et soin apporté aux ritournelles. On pense aussi aux The Pains of Being Pure at Heart sur Tastes like medecine, égalés sur ledit morceau, avant que Pick out the pieces ne serve une trame dénudée, songeuse, elle aussi prenante.
Tout, ici, mérite donc le détour et les titres de fin n’infléchiront pas le constat, Infinite donut installant une pop griffue avant que Fortune teller, plus spatial, ne vienne conclure élégamment un opus méritoire, qu’on « fera tourner » à de nombreuses reprises tant son contenu se veut accompli.