The Healthy Boy & The Badass Motherfuckers, c’est la « collision » entre le The Healthy Boy de Benjamin Nerot et les musiciens de Zëro, le projet prenant logiquement et sans dénaturer les territoires de prédilection de chacun une tournure jazz -ou folk-/noise.
Quatre titres communs constituent donc ce Dolce furia, racé de la tête aux pieds (un merveilleux et ombragé The rule en ouverture, jazzy et sensuel, qui s’emporte gentiment en demeurant dans la superbe), qui distingue déjà les travaux communs aux deux entités. Out of my way guilt! se fait plus griffu, montre les crocs rock en conservant sa brillance jazz/folk, le chant est remarquable, porteur d’un désabusement communicatif. On croirait entendre un Elysian Fields en plus tendu, la capacité des intervenants oeuvrer de pair est étonnante. Les choeurs apportent un « ombrage » supplémentaire de classe, puis le rageur et remonté Down below balance une noise de toute première catégorie. Comme chez Nick Cave, vocaux au cachet certain et instrumentation tendue, rock et tranchante sans négliger les mélodies urgentes, génèrent une réussite aussi courte que marquante.
On est déjà sous l’emprise, donc, l’EP s’achevant sur Cold blood et son beau mid-tempo, sensible et feutré mais aussi légèrement tourmenté, comme l’âme de ces artistes dont le tracas et le refus des conventions, l’ouverture aussi, engendrent de superbes rendus comme cette bien nommée Dolce furia. Etincelant.