Oeuvre commune aux artistes/producteurs David Tomat (TOMAT/.N.A.M.B./GEMINI EXCERPT) et Gabriele Ottino (N.A.M.B./Milena Lovesick/GEMINI EXCERPT), Niagara fait ici dans une dream-pop soniquement, et « climatiquement », très inventive, qui sait se faire vive et tubesque (Vanillacola), incorporer des rythmiques electro à bon escient (John Barrett en ouverture) pour devenir spatiale et transporter l’auditeur.
On savait les deux homes doués, créatifs; ils le démontrent sur dix titres qui jamais n’ennuient, remuent tout en faisant onduler le bassin (Fat kaoss) et mêlent les voix avec maestria. Don’t take it personally est de ces albums qui osent, ceci sans diluer notre attention, et évoquent les 90’s dans ce qu’elles ont pu avoir de meilleur en termes de shoegaze option céleste, sans en délaisser les penchants sonores. La répétition des ambiances, des sons bien pensés, génèrent une belle accroche (Laes, avec, aussi, ses voix encore une fois prenantes, ici assez poppy, ses cuivres aussi).
On sort ainsi des sentiers battus sans pour autant dévier au point de laisser place à la lassitude. Currybox allie vivacité et instants « floutés », brumeux, Popeye s’en tient lui à des sonorités nuageuses à la limite du bruitisme. China eclipse verse dans le psyché agité, et tout dans ce disque est bon à prendre, tout y permet le voyage. La diversité des rythmes et climats apporte beaucoup, l’ingéniosité de Niagara aussi et les sautes d’humeur de Else, puis, pour finir, Bloom et ses voix enchanteresses en intro, son cheminement doucereux, accouchent d’un album en tous points remarquable.