Résultat de la collaboration entre deux londoniens adoptifs, Christos Fanaras et M.K. Hauser, MaSterS pratique l’instrumental aux durées parfois prolongées, qu’il arrive à rendre passionnant.
Aux confins de l’expérimental, du psyché, du prog’ et selon un procédé personnel occasionnellement cuivré, la paire réussit l’exploit d’accoucher d’un premier album hautement intéressant, stylé et animé, qui dès les seize minutes d’Awakening déploie une trame d’abord lancinante puis qui, sous l’impulsion de ces mêmes cuivres, gagne en nerf sans y perdre de sa beauté. On est happé par l’oeuvre du duo, qui se balade entre formats « mesurés » (les « seulement » sept minutes de New mountain rising, sorte de rockab’/surf cuivré lui aussi du plus bel effet) et autres morceaux longs tout aussi géniaux (Trumpets of war, tout aussi prenant). MaSterS a le mérite non seulement de l’originalité, mais aussi la capacité à s’écarter des chemins battus et à demeurer intéressant sur l’intégralité d’Acid witch mountain. Des sons et ambiances uniques, des velléités mélodiques décisives (The fourth), un dépaysement fréquent concourent à faire du disque un must absolu. Eprouvant certes, ledit opus ne ressemble à rien d’autre de déjà connu, et ne faiblit que l’espace de ses deux Premonitions (Premonition puis Premonition 2), moins accomplis, plus linéaires donc négligeables.
Ailleurs, tout est bon, le voyage est garanti, les dommages collatéraux -bénéfiques- aussi, avec qu’au bout de tout cela, une belle découverte initiée par le label Ego Twister Records.