« The Beastie Boys playing banjo in a gore movie »; la description trouvée sur le Facebook du groupe est tout à fait juste tant Rufus Bellefleur, groupe toulousain, fait de l’instrument une véritable merveille, élément déterminant d’une fusion haute en couleurs, groovy en diable et animée, aussi, par des chants féminins eux aussi d’un bel apport.
Temples, idols and broken bones…, le disque, leur second si je ne m’abuse, regorge donc de morceaux qui dès Mysterious ways, après une Intro déjà intrigante, envoient un rap au groove de fou, chanté à plusieurs voix et tranché par de bons gros riffs. Les mélodies ne sont pas en reste, amenées par les Dames, et solidifient une copie qu’on pressent complète. Le propos peut aussi être très racé (Little China), cadencé à souhait, obsédant et euphorisant (Rocky rocket). C’est bon, très bon et les notes de banjo enivrent. On ne décroche pas quand la tension baisse, de même que le rythme (The operator), puis la superbe intro bluesy de Never ask the twins précède un essai blues, donc, marécageux, rude, des plus probants, fort qui plus est d’une soudaine hausse dans la cadence et l’intensité. Ceci avant que le groove du banjo ne mène à nouveau la danse sur l’impeccable Party of the dead. Les chants font tout autant sensation, l’allant du titre et l’impact du refrain pas moins.
On retrouve ce même allant sur Let the monster out (tiens, les Filles tentent une incursion à la Kate Pierson, bien vu!), fin et bourru à la fois, puis Raiders of the lost groove. Les voix hip-hop bondissent et fédèrent, la musicalité du rendu est bluffante. La fin ne baissera aucunement en intérêt, entre énergie décisive et plages plus mesurées (Love me like you hate me puis Paralyze city et ses légers accents blues). Avec, en conclusion, un Who got it electro/hip-hop « climatique » puis énervé qui parfait une oeuvre la plupart du temps captivante, jonchée de bonnes idées.