Organisé dans le cadre du Fair, le concert de ce jeudi, à la Lune des Pirates, mettait en scène deux groupes récemment révélés à nos oreilles: Wall of Death, trio psyché signé chez Born Bad, puis Le Vasco, quintet du 91 génialement hybride, au genre aussi indéfinissable que porteur sur scène.
Le trio formé d’Adam, Brice et Gabriel assurant donc l’ouverture, solide, en jouant des morceaux variés qu’on pourrait situer entre Neu, le Velvet, Pink Floyd et les Black Angels, planants ou (très) soniques. Des plages bien pensées, balafrées par un clavier, diverses dans le rythme et les climats. Et, à l’arrivée, un « trip » largement appréciable, ce qui n’étonne aucunement au vu du parcours déjà conséquent des trois hommes (partage de la scène avec…les Black Angels justement, Singapore, The Feeling of Love ou encore Hanni El Khatib) et de leur adresse à composer des essais crédibles.
Le Vasco
Le Vasco
Bon moment donc, avant Le Vasco et sa zik élégante ET bouillonnante, emmenée par une chanteuse elle aussi feutrée ET explosive. Un univers entièrement personnel inventif à souhait, entre noise et electro, traversé, aussi, par des enclaves hip-hop et enjolivé par un saxophone. De I’m not there, parfait exemple de la « politique » du groupe, à Le fantôme et ses encarts dépaysants, voilà un set passionnant, qui d’abord décontenance par ses penchants barrés pour ensuite se hisser au niveau des meilleurs concerts vus dans les lieux. Truffé d’ingéniosité, usant d’un MPC et de claviers couplés à une guitare éparse mais décisive et incisive, faisant de la déjante une arme majeure et savamment usitée, Le Vasco fait un carton. A mi-chemin d’élans spatiaux et de gifles sonores et vocales, il propose et impose un « mix » inédit, aux émotions contrastées, du plus bel et bénéfique effet. Avec en « bonus » un La transe des oiseaux superbe, aux sonorités barrées à l’image de cette formation étincelante.
Photos William Dumont.