Premier album des bordelais d’Alba Lua, Inner Seasons transpire la pop ensoleillée, bien troussée et enchanteresse. Des atouts folk chatoyants (Nobody’s child) y sont greffés, le ton est sensible, les trames fines mais se dotent parfois de l’allant nécessaire pour ne pas s’avérer soporiphiques (When I’m roaming free) et il faut le dire, il y a ici tout ce qu’il faut pour qu’on succombe à la beauté poppy du propos.
D’emblée, une chape de douceur happe l’auditeur et lui réchauffe le coeur (Hermanos de la lluvia puis Permanent vacation, merveille pop galopante) et les sensations vont perdurer jusqu’au bout de ce premier opus crédible et rayonnant. On pense à des Bewitched Hands un tantinet moins enfiévrés et même les essais d’une durée plus étirée (My roots were just fading) envoûtent sans tarder, le contenu de ce morceau étant par ailleurs aussi noisy que psyché, véritable merveille dont Alba Lua détient le secret.
Les voix, magnifiques, ajoutent à l’intérêt de ce Inner seasons de toute beauté, et en se répondant sur Clandestines, la référence au groupe rémois cité plus haut est plus évidente encore.
Il n’empêche, Alba Lua possède son identité et, à l’instar des géniteurs de Vampiric way, génère une euphorie pop qui tutoie une certaine idée du bonheur auditif, que provoquent les sifflements d’Alegria, bien nommé septième morceau alerte et qui précède Barbarism, plus posé mais superbe, taillé dans l’étoffe de la pop la plus pure qui puisse être. Et au moment de savourer les deux dernières plages des quatre aquitains, on a déjà capitulé. She’s got a crush on you, vivace, enfonce alors le clou de cette musique aux vertus addictives tangibles, de même que My sleeping season qui, de façon lancinante, propulse les protégés du label parisien Roy Music sur les cimes de la pop d’ici chantée dans la langue de Shakespeare.