Suite à la parution d’une maquette prometteuse, questions à des Aquitains aux influences évidentes mais bien assimilées, dont il importe de suivre l’avancée…
1. Le projet A.T.O.M. étant encore « vert », vous-est-il possible de nous relater sa genèse?
Pierre -chanteur- : Au début, on n’avait pas du tout comme projet de monter un groupe; on voulait faire du cinéma ou le Cours Florent et finalement, c’était à Paris et on n’en avait pas forcément envie. Pour revenir au groupe, c’était en 2011/2012: Nicolas faisait de la musique avec les Riot Dolls et il refusait de monter un groupe avec moi. Je n’avais pas le niveau.
Nicolas : Sa vie tournait autour de Blink 182, en fait.
Pierre : On a quand même fait des petites reprises acoustiques, et cet été, il m’a invité dans sa maison de vacances. On a alors continué à effectuer des reprises.
Nicolas : Le soir, on était tous réunis chez moi. Après le café on prenait les guitares, tout le monde exprimait ce qu’il voulait écouter, et c’est là que je me suis rendu compte de la facilité que Pierre avait à reprendre des morceaux, même s’il ne les connaissait pas vraiment. Je me suis alors dit qu’il fallait modeler ce garçon (rires).
Pierre : On a commencé à faire nos propres morceaux, mais ça nous a passé le temps d’une journée. Et puis il fallait trouver un guitariste…
Nicolas : Le groupe a vu le jour pour mon anniversaire, le 7 septembre 2012. C’est d’ailleurs ce jour là qu’on a créé la première compo. Et on s’est dit qu’il nous fallait des acolytes. On a essayé plusieurs personnes, mais ça ne fonctionnait pas vraiment.
Pierre : On est arrivés à Prima Cordes (boutique d’instruments de musique à Bordeaux), il y avait des petites annonces dont celle de Thomas, et on l’a appelé en direct live. Un de ses potes a roté derrière lui, et ça a été le déclic. On l’a essayé et ça accroché rapidement. Au bout de quelques répètes, A.T.O.M était en lui. Même si avant, on s’appelait « Spread hope like fire ».
2. Vous avez pour l’heure sorti une maquette; à quoi peut-on s’attendre, s’agissant de vos efforts discographiques, par la suite?
Nicolas : On a sorti une maquette qu’on a faite vraiment rapidement, en un week-end plus exactement, le but étant de pouvoir la présenter un minimum aux salles et de pouvoir se faire la main en concert. Grâce à elle, on a pu faire 14 concerts en trois mois.
Pierre : Sinon on va passer en studio cet été pour enregistrer un EP et tenter dans la foulée de tourner un clip, tous deux destinés, donc, à sortir en septembre.
3. Si je qualifiais votre univers de « pop subtile et/ou noisy, rageuse et/ou mélancolique », me suivriez vous dans cette tentative de définition?
Pierre : On peut définir certaines parties instrumentales de cette façon, mais pas tout ce qui concerne le chant. Après, ce qu’on s’apprête à sortir va plus être de la « pop subtile mélancolique et hivernale » si tu préfères.
4. Vos influences étant issues à la fois des US et du « UK », l’esprit est-il, dans le groupe, à l’alliance des deux dans le but de définir votre propre style?
Pierre : Non. Au début on écoutait vraiment les Foo Fighters et d’autres groupes américains, mais maintenant on en écoute moins.
Nicolas : Après, on écoute par exemple les Kings of Leon et les Strokes, mais pour moi, ils font de la zic british. Et maintenant c’est plus Editors même si on aime toujours les groupes ricains.
Pierre : Maintenant ça se rapproche plus d’un style anglais qu’américain. Au début j’aimais moyennement, et au final j’apprécie beaucoup. Même chose pour Thomas; il aime toujours les groupes américains mais ce n’est pas son influence principale. Ce n’est donc pas réellement la musique ricaine qui nous inspire pour nos morceaux.
5. Comment vous-y prenez-vous pour composer? Est-il simple, dans un groupe comme le votre, de s’entendre dans ce domaine et d’accorder une place égale et satisfaisante à chacun dans le quotidien d’A.T.O.M.?
Nicolas : Je pense qu’on y arrive; tout le monde sait comment ça se passe et chacun a sa place.
Pierre : Tout le monde a conscience de la façon dont les choses se déroulent, il ne va pas y avoir de pétage de plomb si un des membres propose une idée pour un autre instrument que le sien. On est très ouverts aux propositions.
Nicolas : Là où Thomas pourrait s’énerver, c’est que le gros du boulot se fait chez Pierre. Thomas habite loin donc il ne peut pas toujours être là, mais il rajoute sa patte et ça s’entend. Et puis dans tous les groupes, il faut arriver avec une base et rajouter des pistes instrumentales.
Thomas, là où on peut dire qu’il a bien intégré le groupe, c’est qu’on sait qu’il ne va pas changer la ligne du morceau tout en trouvant l’étayage qui va nous plaire. On lui laisse donc la possibilité d’agir comme il l’entend.
Pierre : Il « galère » sur certains morceaux, mais il est très bon, donc il s’en sort toujours.
6. Quel a été l’apport de vos scènes respectives sur Bordeaux? Cette ville peut-elle selon vous être qualifiée de « rock » et porteuse en termes d’appuis à votre avancée?
Pierre : Ca ne peut apporter que du bon de faire des scènes.
Nicolas : Et on a surement plus appris dans les petites salles que dans les grosses.
Pierre : A bordeaux, il y a pas mal de scènes sympa où on peut jouer, et elles sont facilement accessibles. On se renseigne un peu, on demande aux gens, et on peut arriver à jouer quelque part. Du coup, on a pu se forger une expérience de la scène. Il y a des morceaux pour lesquels on était convaincus qu’ils fonctionnaient et finalement sur scène ça rendait moins bien. Ca nous permet de mieux connaitre ce qu’on fait et de quoi on est capables.
Nicolas : On aime bien quand les gens viennent nous voir et nous disent qu’ils n’ont pas aimé tel morceau et qu’en revanche, un autre était top. On se rend souvent compte que ce n’est pas ce à quoi on s’attendait, et c’est là où on comprend que l’avis des gens est important parce que nous, on est dans le truc. Du coup, on n’a pas forcément un avis très objectif.
Sinon Bordeaux est porteur, bien sur, mais n’étant pas allés ailleurs, on ne peut pas juger. Après il y a quand même une vague bordelaise, comme partout d’ailleurs, celle du rock electro notamment. Cependant, ce n’est pas ça qu’on veut jouer; pour notre style je ne pense pas qu’elle puisse être porteuse mais Bordeaux peut tout de même être qualifiée de « rock ». Dans la plupart des salles où on va, il y a beaucoup de passionnés de rock, et ça aide pas mal. C’est beaucoup plus facile de jouer dans ces conditions.
7. Une fois sortis du girondin local, quelles seront vos ambitions en termes de concerts et de tournées?
Nicolas : Jouer à Paris et ailleurs.
Pierre : Forcément, on veut aller le plus loin possible, et on espère que ça se fera.
Nicolas : Mais quel groupe te dira qu’il veut rester sur Bordeaux ? Après si on peut aller ailleurs qu’en Aquitaine, ça peut vraiment être plaisant. C’est d’ailleurs notre objectif. Mais avant de viser vraiment des salles, le plus simple serait de faire nos preuves devant un public extérieur, à l’occasion par exemple de festivals.
Pierre : Et puis si des groupes percent, ils se disent qu’il faut tenter l’aventure parisienne. Mais personne n’y n’attend les groupes, donc il faut qu’on convainque un minimum le public qu’on y rencontrera. Sinon, à côté de ça, on aimerait bien aller en Angleterre aussi.
Nicolas : Mais est-ce qu’en Angleterre, ils attendent un groupe français qui joue de la musique britannique ? Je ne sais pas.
8. Quelle importance accordez-vous aux retours (presse, public etc…) concernant votre groupe?
Nicolas : C’est ce qui est le plus important pour un groupe! On fait un concert; c’est bien, certes, mais ce qui compte c’est quand on sort de scène, et que quelqu’un vient nous voir en nous disant qu’il a aimé tel ou tel morceau. Ca, c’est plus beau que tous les cachets. Et le jour où on aura un très bon retour presse sur un live, on sera les plus heureux.