Le résultat, souvent marqué par les 80’s ou la fin des 70’s, entre cold-wave, new-wave et post-punk, instaure dix titres variés, qui peuvent « tracer » (Look out lock out et ses motifs sonores attractifs -c’est d’ailleurs le cas du début à la fin du disque), suivre cette même voie trépidante en imposant des claviers bavards, excellents, couplés à des guitares « Curiennes » (l’introductif Close to the edge), et nous régaler de mélodies fines passées au filtre d’une noirceur bien jouée, accentuée par le timbre de voix de Pat Bakelite (He could be).
On ne trouvera rien de critiquable ici -l’expérience et la maitrise des bonshommes fait la différence-, et Rapido de Noir fera ses preuves, de façon tout aussi marquée, sur des tempo plus hachés (Banned from the club, Brainstorm), avant de reprendre une marche plus directe sur Shaun, réalisation aboutie qui faisait d’ailleurs partie de leur sortie précédente. Rageuse, équilibrée entre organique et synthétique, cette chanson constitue l’un des points d’orgues d’un disque singulier, sans défauts, aux racines « anciennes » mais délibérément moderne dans le son.
Plus loin, on profitera par exemple de My shining voice, plus posé mais toujours marqué par la noirceur et la mélancolie. Des basses énormes jalonnent les morceaux et leur donnent du groove, comme sur le tubesque et entêtant Broken. Les influences communes des intervenants sont bien digérées, en plus d’être bonnes, et la fin d’Equidistant lonelinesses , avec Sweet married et ses chants entrecroisés puis Rain et ses penchants psyché-cold, marque, à l’unisson avec le reste du disque, un retour discographique de haute volée pour la clique du Sud.