Entre rock insoumis aux sons dignes d’intérêt et verbe haut en couleurs, déviant, Pelvis enragés tire son épingle du jeu et fait dans le personnel, en passant par exemple sur ce titre inaugural d’un trame saccadée à un rythme fou, pour ensuite, sur Mona Lisa, tendu mais retenu, confirmer une orientation singulière et une belle capacité à créer des ambiances à prendre en compte.
A la fois instinctif et maitrisé, Artaud a tort suscite l’envie d’en entendre plus et sur un format plus long, mais épanche ce désir par le biais de deux autres chansons: Une femme et Bouddha, d’abord, aux guitares captivantes, qui monte en puissance sous l’égide d’une cadence hachée tout en restant bridé. On pense pour cette tension à Virago, mais aussi pour la déviance aux groupes des early 80’s françaises, et Pelvis Enragés en tire le meilleur pour affirmer un genre novateur. L’ultime titre, Il a des dents, confirmera mes dires en instaurant un rythme franc et des guitares acérées, pour mettre fin avec bonheur à un sacré quatre titres, qui dévoile une formation douée à l’extrême, loin des conventions et hautement inventive. Ce qui ne fait qu’accroitre son pouvoir, fort et né de « chemins de traverse » géniaux empruntés par la clique, de persuasion.
Troisième sortie pour ce groupe « spoken-noise » nommé Pelvis Enragés, qui décline donc depuis…six ans si je ne m’abuse, une musique inclassable et de haute volée, où on retrouve, en ce qui concerne cet EP, des bribes spoken-word à la Programme sur Vers à pieds, premier titre et première réussite décalée du disque, où on décèle même un clavier parfaitement intégré à l’univers des parisiens.