Juveniles
Pour l’occasion, le Club était plein à ras-bord et la prestation plus que convaincante de Juveniles s’étant définis, lors de l’interview d’avant-concert, comme influencés par New Order, allait le satisfaire amplement. Leurs élans 80’s combinés à une sensibilité pop et synth-pop savamment troussée, aux titres sans défauts, faisant la différence avec à la clé une évidente sympathie, doublée de modestie, des bonshommes. Lesquels, pour ajouter à leur valeur si besoin est, viennent en outre de Rennes, contrée fournie en groupes de valeur. Les We are young et Night Nights, l’un doucereux, l’autre plus alerte et tout aussi convaincant, ou Hard working girl (de superbes envolées de claviers aigrelets) les montrant grandement à leur avantage. Influencé donc avant tout par…ses propres idées et un sens certain de la composition, du tube même, le trio démontre qu’il faudra compter avec lui. Un album étant, nouvelle de taille, en préparation.
Django Django
Arrivent alors les Scottish de Django Django, comme on s’en doute très attendus, et débute l’ensorcellement pop-rock psyché aux effluves electro, doté de quelques touches de world, du quartet originaire d’Edimbourg. Magiques, mélodiquement estimables (Hail bop, par exemple), les chansons de leur opus, aucune d’entre elles ne laissant à désirer, toutes présentant un décor sonore inventif, a-normal (Default) et des airs pop patinés, des voix associées du plus bel effet, engendrent l’adhésion d’un public ravi. De bifurcations sonores bien senties (Waveforms, Zumm zumm) constituant une écrin parfait pour un chant souvent remarquable, aux airs racés, en touches acoustiques savoureuses comme sur Hand of man, en passant par des morceaux vifs (Wor et ses consonnances 16 Horsepower), rien n’est à négliger, le tout est au sommet, inspiré et indéniablement accrocheur, superbement insoumis. Django Django fait mieux que de tenir ses promesses et justifie amplement les éloges récentes à son égard. Ses embardées sombres et presque tribales, dépaysantes (Skies over Cairo) et ses plages acides (Silver rays, aux mélopées bousculées par des guitares rudes) amenant des arguments supplémentaires à un travail scénique et stylistique remarquable.
Super concert donc, des deux côtés, pour une soirée de félicité, une de plus, dans la cité rouennaise et son précieux 106.
Photos William Dumont.