A l’image des havrais de Grapes, dont un de ses membres, ici à la guitare, tient les futs, Willo ne plante à aucun moment et les riffs saccadés de Make it right, digne de Wire ou encore de The Fall, lancent un titre parfait qui confirme la bonne tenue du début d’album.
En outre, le trio breake adroitement ses compos, pour les relancer justement et efficacement, et fait dans la nuance sur Dull my eyes, plus poppy mais toujours régi par un arrière-plan noisy, le chant évoquant ici avec bonheur celui de Stephen Malkmus. On pense d’ailleurs à Pavement sur ce morceau aux élans noisy/lo-fi jouissifs, que suit un Where did it all go wrong? non moins probant, un peu dans le même esprit, qu’anime une belle sensibilité pop passée à la moulinette des deux guitares loquaces et efficientes du groupe.
On l’aura compris, Willo affiche d’évidentes dispositions et fait feu de tout bois avec à propos, la classe de The last curtain falls, alerte, aux riffs encore une fois bien pensés, complétant l’ensemble de belle manière. Elégance et énergie sont ici bien combinées et le plus psyché A story told a thousand times, lancinant, offre d’autres chemins à ce groupe à prendre en compte, dont les voix associées font aussi mouche.
Le trio de fin, entre I’m not lettin’ go, noisy, aux six-cordes de nouveau volubiles, et un Where do you want to go? au chant encanaillé, parfait, pour aboutir à un Your eyes search for mine plus insidieux, plus posé aussi bien que doté d’un arrière-fond faussement serein, s’avérant être du même tonneau, il est permis de conclure en qualifiant Willo, brillant sur son Lock-in, d’espoir confirmé de notre scène. Et à terme de LA scène tout court, ce premier long jet le montrant largement à son avantage.